Dans le livre « Tu sais, c'est pas fini », où Laura Pouget raconte comment Nicolas Sarkozy s'est construit en opposition à Guillaume, son grand frère par l’âge et la taille, devenu homme d'affaires. Celui qu'on surnommait «Nicky» puis «Cocola» pour son amour du chocolat était moins bon à l'école, mais aussi moins érudit et pas sûr de lui pendant que son grand frère, de quatre ans son aîné, excellait.
Le jeune Nicolas adore déjà Johnny Hallyday, le cyclisme et le football. «Je suis le nul de la famille», se présentait-il aux parents de ses amis d'école, selon des propos rapportés dans le livre. On y apprend aussi que ses relations avec son grand frère étaient exécrables, au point que celui-ci, excédé par son petit frère, répétait souvent «Casse-toi petit con!» pour le rembarrer.
Dans son excellent livre « La société du paraître » Jean-François Amadieu consacre dans son chapitre « Les grands absents en politique » un deux paragraphes à la taille des hommes politiques.
Aux grands hommes les hautes fonctions !
« Combien de fois entend-on dire que la petite taille n’est pas un problème pour un homme puisque l’on peut être relativement petit et Président de la République ? Si effectivement Nicolas Sarkozy est un homme de taille modeste, cela n’enlève rien à l’avantage dont jouissent en moyenne les hommes politiques de grande taille. Dominique de Villepin avait une silhouette qui lui conférait mécaniquement une longueur d’avance sur Nicolas Sarkozy, mais il est évident que cet avantage n’assure pas en lui-même le succès. Sarkozy a été attaqué et raillé en raison de sa petite taille et des stéréotypes qui y sont liés : revanchard et teigneux, manquant de grandeur et rabaissant la fonction présidentielle… On a cru voir en lui une personnalité « à problème » influencée par sa petite taille. Du coup, il a multiplié les efforts pour paraître plus grand : choix des ouvriers l’entourant lors d’un déplacement en usine, comme l’on révélé des journalistes ; port de chaussures à talons rehaussés ; prises de vues qui l’ont parfois fait sembler aussi grand, voire nettement plus grand que son épouse Carla Bruni-Sarkozy…
Le président Obama dans une réunion du G20 avait plaisanté sur le physique du président français en ces termes : « Je veux féliciter Nicolas et Carla pour la naissance de Giulia… et je suis certain que Giulia héritera du physique de sa mère plutôt que de celui de son père, ce qui est une excellente chose. » Toutes les études scientifiques convergent sur ce constat : la grande taille d’un homme politique est un avantage électoral. Dans la République, Platon signalait que celui qui hérite du gouvernail est plutôt celui qui est le plus fort et de grande taille, bien qu’il ne voit rien er soit ignare en matière de navigation. »
Nous avons en outre découvert que sous la Ve République le différentiel de taille séparant un Président sortant de son successeur avait toujours été d’au moins sept centimètres.
Avec son 1,82 m, Georges Pompidou qui succéda au général de Gaulle cédait en effet 11 cm à ce dernier, lequel culminait à 1,93 m ;
Avec son 1,89 m, Valéry Giscard d’Estaing qui succéda à Pompidou en comptait 7 de plus que ce dernier ;
Avec son 1,72 m, François Mitterrand qui succéda à Giscard d’Estaing en cédait 17 à son prédécesseur ;
Avec son 1,90 m, Jacques Chirac comptait quant à lui 18 cm de plus que Mitterrand à qui il succéda ;
Enfin, crédité d’un 1,68 m, Nicolas Sarkozy en cédait pas moins de 22 à Chirac lorsqu’il le remplaça à l’Elysée.
Sous la Ve République, cette autre règle d’alternance morphologique n'avait jamais été démentie.
Sauf par François Hollande qui, avec son 1,74 m, a délogé Sarkozy de l’Elysée, était à peine plus grand que ce dernier, six petits centimètres seulement le séparant du Président sortant. A l’aulne des deux règles d’alternance présidentielle qui auront été la marque de fabrique de la Ve République, il aurait donc manqué à M. Hollande un bon centimètre pour être éligible.
Il le fut pourtant.
Alors dans la nouvelle compétition largement ouverte des diverses primaires de tout bord l’avantage taille va-t-il jouer en disqualifiant avant la bataille les 2 petits ?
Le grand favori des sondages : Alain Juppé mesure 1,82 m, soit 8 cm de plus que le sortant, est-ce un signe que les deux règles d’alternance présidentielle qui ont été la marque de la Ve République vont jouer en sa faveur ?
Avec ses 1,74 m Marine Le Pen ne fait que jeu égal avec Hollande.
Emmanuel Macron n’est pas très grand 1,73 m et Manuel Valls plafonne comme Hollande à 1,74 m.
Dans les outsiders : Arnaud Montebourg et Bruno Le Maire avec leur mètre 90 peuvent nourrir l’espoir, si Juppé gagne, de faire à nouveau échec à la double règle.
Quant à notre Mélanchon avec son mètre 74 il ne fait que jeu égal avec ses exécrés Valls et Hollande, mauvaise augure…