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18 septembre 2016 7 18 /09 /septembre /2016 06:00
Le lent déclin du carrefour Saint-Germain… adieu le drugstore Publicis… et qui se souvient de l’enlèvement de Ben Barka et de l’attentat de Carlos ?

Au cours de mes nombreuses chevauchées sur les chaussées défoncées de notre ville capitale – merci Anne Hidalgo les vendeurs de pneus vous en sont reconnaissant –, juché sur mon beau et envié destrier, je passe très souvent par le carrefour Saint-Germain.

 

En ce lieu, ne trouve plus grâce à mes yeux que l’une de mes librairies préférées : l’Écume des Pages, le Flore et les Deux Magots ne sont plus que des cantines à touristes et de quelques anciennes gloires déjetées, Lipp n’est plus qu’une crèmerie de plus dans l’escarcelle du Groupe Bertrand, tout fout le camp !

 

Et pourtant, lorsque je suis arrivé à Paris, le Drugstore Publicis y était ouvert toute la nuit, ou presque, 18 h sur 24, dans lequel il était possible d’acheter le journal ou un disque, accéder à une pharmacie de nuit, boire un verre, manger un bout, trouver des cigarettes…

 

 

C’est Marcel Bleustein-Blanchet qui, après celui des Champs Elysées, l’avait ouvert en octobre 1965.

 

Il avait pris la place d’un établissement Le Royal Saint-Germain un peu éclipsé par ses prestigieux voisins, le Flore et les Deux Magots, repaire de l’intelligentsia germanopratine et de la fièvre existentialiste.

 

 

C’est pourtant au bord de son grand comptoir en cuivre que Jean-Paul Belmondo (Michel Poiccard) dans À bout de souffle (1960) s’enquiert du prix d’un œuf au plat-jambon, mesure qu’il n’en a pas les moyens… et en commande deux.

 

 

Et dans Playboys, Jacques Dutronc moque les « petits minets qui mangent leur ronron au Drugstore. »

 

C’est aussi un lieu qui a marqué l’Histoire :

 

  • 1o jours après son inauguration, Ben Barka, opposant au régime marocain, est enlevé sur le trottoir par des barbouzes et disparaît à tout jamais.

 

  • Le 15 septembre 1974, un attentat à la grenade attribué au terroriste Carlos y fait deux morts et 35 blessés.

 

 

L’établissement est jugé trop petit, pas aux normes, car bas de plafond, et le bail est cédé à Armani en 1996.

 

 

Le 29 octobre 1965, Mehdi Ben Barka disparaît en plein Paris, boulevard Saint-Germain, alors qu'il se rend à un déjeuner d'affaires à la brasserie Lipp. Le politique est embarqué dans une fourgonnette, conduite par deux hommes se présentant comme des policiers. Le piège se referme : Ben Barka ne réapparaîtra jamais en public. Depuis cinquante ans, les juges d'instruction se succèdent – certains plus tenaces que d'autres – pour tenter de résoudre cette affaire éminemment politique.

 

Qui a été le commanditaire direct de ce meurtre ?

 

Quel est le degré d'implication de la France ?

 

Trop de gens sont au courant, dans les services de renseignements marocains et français, ainsi que dans les sphères du pouvoir politique, pour que le secret ne soit pas éventé un jour, veut-on croire. Aujourd'hui, d'une seule question pourrait dépendre tout le reste : où le corps de Ben Barka a-t-il été enterré ? Joseph Tual, qui a consacré une bonne partie de sa vie privée et professionnelle à cette affaire, pense détenir la réponse.

 

L'affaire Ben Barka est sans conteste l'un des plus gros scandales d'État du XXe siècle. Ben Barka a-t-il été assassiné pour avoir voulu faire du Maroc une monarchie constitutionnelle ? Joseph Tual, comme les juges d'instruction, en est intimement persuadé : c'est bien Hassan II, même s'il n'a jamais été mis en cause dans le dossier, qui a réclamé sa tête. Seules les petites mains - françaises et marocaines -, celles qui avaient fait le sale boulot, ont été condamnées lors d'un procès qui s'est tenu à Paris en 1967. Mais aucun des commanditaires n'a jamais été désigné par les meurtriers.

 

« Ce qui s'est passé n'a rien eu que de vulgaire et de subalterne », tempérait en son temps de Gaulle. Fermez le ban ! La vérité est pourtant terrifiante...

 

LIRE ICI Chronologie de l'affaire Ben Barka 

 

Lire ICI Comment le Mossad a aidé le Maroc à tuer Ben Barka 

 

LIRE ICI Il y a 50 ans : l’affaire Ben Barka 

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