Ava Gardner, Luis Miguel Dominguín, Ernest Hemingway, Mary Rupert Bellville and others at a luncheon at Costa dol Sol, Andalusia, Spain.
Pour fêter mes 68 balais mes amies m’ont amené les yeux bandés au bar Hemingway du Ritz et dans les petits paquets de livres il y avait Adios Hemingway de Leonardo Padura
« Il ne cesse de rallumer nerveusement une cigarette dont il fume quelques bouffées avant de l'éteindre à nouveau. Pour faire durer. La rumeur du boulevard envahit la pièce. Leonardo Padura ferme la fenêtre, tire une taffe. « La lecture de Hemingway a fait de moi un écrivain. Je l'ai admiré, infiniment. Mais j'ai découvert sa part d'ombre. Et j'ai écrit Adios Hemingway pour régler mes comptes avec lui ».
L'intrigue commence comme un polar. Dans le parc de La Vigía, demeure d’Hemingway transformée en musée, un ouragan arrache un manguier. Sous la souche, des ossements humains. Mario Conde, ex-policier, fan d’Hemingway et écrivain en herbe, est chargé de résoudre cette ténébreuse affaire sur laquelle plane l'ombre du plus célèbre des Cubains d'adoption.
Remontons le temps. Jusqu'à ce printemps 1928, où l'écrivain foula pour la première fois le pavé havanais en compagnie de sa seconde épouse, Pauline Pfeiffer, lors d'une escale du vapeur Orita en provenance de La Rochelle. C'est le coup de foudre. Hemingway revient à Cuba pour pêcher l'espadon, il y découvre la saveur des fruits tropicaux, le goût du rhum. L'île est propice à l'écriture. L'auteur, déjà célèbre, s'installe dans la chambre 511 de l'Hotel Ambos Mundos. Il y travaille à L'Adieu aux armes, un roman qui s'appuie sur ses souvenirs d'ambulancier héroïque lors de la guerre de 1914-1918, où il a été grièvement blessé.
Transformée en minimusée, la chambre 511 accueille les nostalgiques de “Papá”, surnom affectueux que les Cubains donnaient à Hemingway. Ils y trouvent photos et souvenirs. Mais c'est la vue, depuis la fenêtre d'angle, qui ouvre sur l'âme de l'écrivain : la mer, dont jamais il ne voulut trop s'éloigner, et le port s'y devinent au nord. Au sud, la cathédrale émerge de l'océan des toits de tuile de la Vieille Havane, inscrite au patrimoine de l'humanité. Les quais ne sont qu'à quelques centaines de mètres. »
Cuba : Adios Hemingway
Ulysse | 08.04.2011 par Patrick Bard et Marie-Berthe Ferrer la suite ICI
« Au bar La Terraza, où l'écrivain éclusa des litres de rhum en compagnie de pêcheurs qui se moquaient bien de ses best-sellers. Hemingway les payait bien, les considérait. Les jours de mouise, il leur offrait même le produit de sa pêche. Il était devenu l'un des leurs. Si bien qu'à sa mort ils se cotisèrent pour récolter du bronze et faire fondre un modeste buste qui contemple la mer et le vieux fort. Le sculpteur n'exigea pas un peso. “C'est ce qui m'a réconcilié avec Hemingway, affirme Leonardo Padura. L'hommage des pêcheurs est le seul sincère et désintéressé qui lui ait jamais été rendu.” À l'homme, pas à sa légende. »
Je vous offre quelques extraits de ce livre pour bien vous montrer comment mes jeunes amies me soumettent à un traitement digne du vieil homme indigne que je suis…
The living room at Finca La Vigia where Hemingway lived for 20 years. Photo by David Lansing.
Le directeur du musée Hemingway et le Conde
- … et je suis sûr que vous n’avez pas vu non plus la culotte d’Ava Gardner ?
- La culotte de qui ? demanda le Conde, piqué.
- D’Ava Gardner.
- Vous êtes sûr ?
- Absolument.
- Non, je ne l’ai pas vue. Mais il faut que je la voie. Voir les sous-vêtements d’une femme, c’est presque comme la voir nue. Il faut que je la voie. Elle est de quelle couleur ?
- Noire avec des dentelles. Hemingway s’en servait pour envelopper son revolver calibre 22.
Toribio et le Conde
-…Il y en a une que je n’ai pas oubliée, c’est le matin où j’ai vu cette actrice américaine qui était sa copine, qui venait tout le temps à la Finca…
- Marlène Dietrich?
- Je ne sais pas, une jeune Américaine…
- Ava Gardner ?
- Je sais qu’il l’appelait « ma fille » et moi je l’appelais « l'Espagnole », parce qu’elle avait la peau très blanche et les cheveux très noirs. Et un jour je l’ai vue qui se baignait à poil dans la piscine. Lui et elle, à poil tous les deux. J’étais en train de ramasser des herbes sèches pour une couvée et je suis resté pétrifié. L’espagnole était debout sur le rebord de la piscine et elle a commencé à se déshabiller complètement. Elle n’avait plus que sa culotte. Et elle s’est mise à parler avec lui, qui était dans l’eau. Une paire de seins… Et avant de plonger,, elle aenlevé sa culotte. Il avait vraiment de drôles de filles, le Papa.
- Une culotte noire ?
- Comment tu sais cela ? demanda le vieillard presque en colère.
- C’est que je suis écrivain. Nous, les écrivains, on sait certaines choses, n’est-ce-pas ? Et c’était un joli morceau ?
- Un joli morceau ? Putain, n’importe quoi. Elle était mille fois mieux qu’un joli morceau, un ange, je jure sur ma mère que c’était un ange… Cette peau… Dieu me pardonne mais je bandais comme un âne : l’Espagnole à poil, avec la peau toute douce et ses deux nénés et ses poils de chatte avec des reflets roux, tout brillants… C’était trop…Après, quand ils ont commencé à s’amuser dans la piscine, je suis parti. C’était autre chose.
Le Conde rêve d’Ava Gardner
« … Alors, elle ôta son peignoir. Elle ne portait pas de maillot de bain en dessous, mais un soutien-gorge et une culotte noirs, ornés de dentelles suggestives. L’échancrure du soutien-gorge était provocante et il put voir, sous la dentelle, l’aréole rosée du téton. L’érection fut immédiate, inattendue : il n’en ressentait plus jamais d’aussi soudaines et verticales et il sentit avec plaisir cette raideur toute-puissante. Elle le regardait en remuant les lèvres mais il ne l’entendait toujours pas. Ses bras étaient à présent tout légers et la seule chose qui lui importait à présent était d’observer les gestes de la jeune femme et de jouir de son pénis gonflé, pointé vers sa cible tel un espadon rempli de mauvaises intentions, car il était nu dans l’eau. Elle porta les mains à son dos et avec une habileté féminine défit les bretelles du soutien-gorge et découvrit se seins : ronds et pleins, couronnés de tétons d’un rose profond. Ravi, son pénis l’avertit à grands cris de l’urgence qui le tenait mais il eut beau essayer de l’appeler, il n’y parvint pas. Il put cependant écarter les seins de sa vue et remarquer comment, à travers le tissu léger de la culotte, on devinait une obscurité plus inquiétante. Elle avait les mains sur ses hanches, ses doigts glissèrent sur le petit morceau d’étoffe, dévoilant les poils de son pubis, très noirs et brillants, comme la crête d’un tourbillon qui naissait au bas du nombril pour exploser entre les jambes, et il ne put en voir davantage : il eut beau essayer de se retenir, il sentit qu’il se répandait en longues giclées et il perçut la chaleur de son sperme et son odeur faussement douceâtre.
… il aurait bien voulu prolonger cette orgie de quelques minutes et savoir comment c’était de baiser Ava Gardner debout contre le bord de la piscine et de l’entendre murmurer à l’oreille : « Vas-y, Papa, vas-y », tandis que ses mains lui agrippaient les fesses et que l’un de ses doigts, le plus expérimenté et audacieux, pénétrait par la petite porte dans ce château enchanté. »
Lire
The parallel lives of Papa and Ava Gardner
va Gardner was a screen-grabbing femme fatale, a tempestuous man-eater and, to most who met her, the most beautiful woman in the world. Described by her ex-husbands, former lovers and film directors as (among other things) a tiger, a panther and a caged wolf, her sensuality was raw and primal. Ernest Hemingway was, as we all know, Papa Bear.