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21 mai 2016 6 21 /05 /mai /2016 06:00
Des bonnes manières à table à l’attention de vos enfants… Ne bois pas non plus tant que ta bouche est encore pleine de nourriture.

Dans l’espace public, « Fliqués, surprotégés, les enfants d’aujourd’hui ont à peine le droit d’aller acheter seuls une baguette de pain. Une culture du risque zéro qui les prive de liberté et les prépare mal aux aléas de la vie. »

 

Et si on lâchait la bride à nos enfants ?

 

S’interrogeait Guillemette Faure dans M le Monde du 13 mai.

 

« On nous accordait, quand nous étions enfants, une confiance que nous n’accordons pas à nos propres enfants, Peter Gray. Croire que les enfants et même les ados sont incapables de prendre des décisions rationnelles devient une prophétie autoréalisatrice. En les confinant dans des cadres supervisés par des adultes, on les prive du temps et des occasions dont ils ont besoin pour se prendre en charge. Ils finissent par le croire eux aussi… »

 

L’ensemble ICI 

 

Dans l’espace privé ou dans des espaces protégés tel le restaurant, c’est une autre paire de manche, là on aurait tendance à exiger que les parents mettent la bride à leurs enfants. Alors, rien que pour le plaisir je vous propose ce texte, gentiment désuet, de Carl Friedrich von Rumohr, publié en 1822, dans L’esprit de l’art culinaire.

 

Manière dont doits se comporter un jeune garçon qui a pris place parmi les autres convives.

 

« … au cours des dernières décennies, l’esprit de notre époque a, par son influence, peu à peu évincé cette forme d’éducation guindée. Et, comme en toute chose, on passe généralement d’un extrême à l’autre, on s’est d’autant plus hâté d’émanciper les enfants qu’on ne les avait jusqu’alors que par trop accablés, bridés et enchaînés. C’est un trait d’une belle humanité que de vouloir également accorder des droits aux enfants ; mais ce faisant, il n’aurait point fallu oublier de bien leur inculquer leurs devoirs. Car nul n’a autant besoin de concevoir clairement ce qu’est le droit de l’individu tout juste libéré de son joug. »

 

« Si tu prends toi-même place parmi les convives, conforme tes mœurs à la règle suivante. En premier lieu, coupe-toi les ongles, pour qu’ils ne paraissent point être bordés de velours ; lave-toi les mains et assieds-toi convenablement. Tiens-toi droit, et ne te sers pas le premier dans le plat. N’avale pas la nourriture, la soupe par exemple, en l’aspirant bruyamment, à la manière d’un cochon ; ne souffle pas non plus trop fortement dessus, qu’elle n’éclabousse pas alentour. Ne renâcle pas comme un hérisson, ni ne bois le premier ; garde la mesure, et évite d’être saoul ; ne bois et ne mange qu’autant que nécessaire, car les abus engendrent la maladie. Une fois que chacun s’est servi dans le plat, alors seulement, sers-toi à ton tour.

 

Ne laisse pas tes mains trop longtemps sur l’assiette, ni ne balance tes pieds sous la table d’avant en arrière, à la manière d’un tisserand.

 

Lorsque tu bois, ne t’essuie pas les lèvres de la main, mais avec une serviette. Ne bois pas non plus tant que ta bouche est encore pleine de nourriture. Ne retrempe pas dans le plat un morceau dans lequel tu as déjà mordu. Ne te lèche pas les doigts, ni ne ronge les os, mais sers-toi de ton couteau pour couper ce que tu veux manger.

 

Ne te cure pas les dents avec ton couteau, mais avec un cure-dent ou un tuyau de plume ; car le couteau oxyde les dents, comme l’eau le fer. Et quand tu te cures les dents, garde une main devant ta bouche. Ne coupe pas le pain devant ta poitrine. Commence par manger ce qui se trouve devant toi, et ne te sers pas ailleurs ; ne tourne pas non plus le plat de manière à avoir devant toi ce qui te plaît.

 

Si tu veux servir la viande ou le poisson, fais-le avec ton couteau, et non avec les doigts, comme tant de nations y sont aujourd’hui accoutumées.

 

Ne mange pas bruyamment, comme un cochon. Ne te gratte pas la tête, ni ne te cure le nez.

 

Il ne faut pas non plus parler en mangeant : c’est un comportement de rustre.

 

Éternuer, se moucher et tousser fréquemment ne se fait point. Lorsque tu manges un œuf, commence par couper du pain, sans faire de trop gros ni de trop longs morceaux. Veille à ce que rien ne tombe à côté, et mange promptement. N’écrase pas les coquilles, remets-les dans le plat ; mange ton œuf, ne le gobe pas.

 

Ne salis pas la nappe, non plus que ton pourpoint. Ne fais pas des tas d’os, de croûtes de pains ou autres autour de ton assiette, à la manière d’un chercheur de trésors.

 

Ne balance pas non plus les jambes sous la table, pour éviter qu’une échauffourée n’éclate entre les chiens, ce qui agacerait, tes voisins. Une fois le repas achevé, lave-toi les mains et le visage, remercie Dieu et loue le Seigneur de ses paternels bienfaits. »

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commentaires

P
Comme tout fils de bourge, j'ai été élevè sur l'air à présent culte de :"lundi c'est raviolis!" ( chez nous c'était mercredi c'est choucroute alternant avec pot au feu) et toutes les recommandations désuètes : pas de couteau dans la salade fondé sur le fait qu'avant l'inox l'acier des lames de couteaux s'oxydait) ou encore ne boit pas d'eau froide après le potage cela fait éclater l'émail des dents et me ferait plutôt éclater de rire aujourd'hui( si j'avais encore des dents ). Les parents oublient trop que quelques soient les carcans mis à leurs enfant en guise d'éducation laquelle demande relation réelle et attention positive ceux ci n'en font qu'à leur tête. Cette belle remarque de Patrick CAUVIN ( sauf erreur *) Les parents sont heureux d'offrir un beau vélo à leur gamin qui les remercie très affectueusement, alors que cela fait 3 ans qu'il joue avec ses copains avec des mobylettes volées. * Daniel PENNAC ? VAUTRIN ?
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