Bruno, grand amoureux de l’Ile d’Yeu, ne le sait pas mais c’est sur cette île, à la Ferme des 3 moulins sise sur la route qui relie Port-Joinville au port de la Meule, qu’au matin du 21 août 1968, sur mon transistor, alors que je préparais le petit déjeuner que j’ai appris que les troupes du Pacte de Varsovie venaient d’envahir Prague pour étouffer le Printemps de Prague.
Dans cet après mai 68, je restaurais et je vendais des antiquailles sur l'Ile avec un Taulier Jean Neveu-Derotrie. Les marins nous nommaient les marchands de vermoulu. Je tenais aussi la caisse et faisais la cuisine.
La Tchécoslovaquie, était sous la botte soviétique depuis 1948, Alexandre Dubcek le premier secrétaire du PC entend donner au socialisme « un visage humain ». Le «Printemps de Prague», commence en janvier 1968 et trouve un grand écho au sein de la population. En témoigne le « Manifeste des 2000 mots », en juin 1968, signé par 70 personnalités qui réclament la liquidation de l'ancien régime. Alexandre Dubcek supprime la censure, autorise les voyages à l'étranger et fait même arrêter le chef de la police.
Les gérontes du Kremlin craignent que l'aventure tchèque du « socialisme à visage humain » fasse tache d’huile et corrompe les autres « républiques démocratiques » du bloc soviétique. Dès le mois de juillet, Brejnev exige le rétablissement de l'ordre et surtout l'abolition du pluralisme politique tout juste restauré.
Au matin du 21 août 1968, les Européens se réveillent en état de choc. Des troupes blindées d'un total de 300.000 hommes ont envahi dans la nuit la Tchécoslovaquie sur décision de l'autocrate soviétique Leonid Brejnev. Des dizaines de milliers de parachutistes ont aussi atterri sur l'aéroport de Prague.
Les agresseurs appartiennent à cinq pays du pacte de Varsovie, dont fait partie la Tchécoslovaquie elle-même (URSS, Pologne, Bulgarie, Allemagne de l'Est, Hongrie). Ils prétendent intervenir à l'appel de responsables locaux en vue de sauver le socialisme dans ce pays d'Europe centrale où il a été imposé vingt ans plus tôt par l'Union soviétique à la faveur du «coup de Prague».
Dans la nuit du 20 au 21 août afin d'écraser le mouvement tchécoslovaque il envoie les troupes du Pacte de Varsovie afin d'écraser le mouvement tchécoslovaque. Le PC tchécoslovaque tient un congrès extraordinaire clandestin dans les usines CKD, près de Prague, et reconduit Alexandre Dubcek dans ses fonctions. Pendant ce temps, celui-ci a été jeté manu militari dans un avion et transféré en Union soviétique. Le 23 août, il est fermement convié par ses hôtes soviétiques à signer un texte de capitulation. Après trois jours de pressions et de brutalités, il se résigne enfin.
Le 27 août, de retour à Prague, abattu et défait, il présente ce texte à ses concitoyens. Il y est question pour la première fois de «normalisation». C'en est brutalement fini du «Printemps de Prague» et de l'illusion d'un «socialisme à visage humain». Devenus inutiles à l'occupant, Alexandre Dubcek et les autres responsables du pays sont rapidement isolés et remplacés.
Les premiers jours, la population décide de résister pacifiquement à l'intervention soviétique. Les manifestations sont nombreuses, notamment à Prague. Les manifestants, surtout des étudiants, assiègent les chars. Les forces du Pacte de Varsovie ont l'ordre de réprimer la contestation. En quelques jours, les affrontements font un peu plus d'une centaine de morts et des milliers de blessés dans tout le pays. À l'automne, ce sont les ouvriers qui se mobilisent. La répression fait toutefois faiblir le mouvement, jusqu'à son épuisement en janvier 1969.
Désespéré, un étudiant, Jan Palach, s'immole par le feu le 16 janvier 1969 sur la place Wenceslas, à Prague. Des centaines de milliers de personnes assisteront aux funérailles de celui qui est devenu la figure légendaire de la contestation étudiante en Tchécoslovaquie.
Croyez-moi Jan Palach je ne l’ai pas oublié et si vous visionnez la vidéo ci-dessous (désactivez le son pour lire la chronique) vous comprendrez ce que liberté veut dire.
Alexandre Dubcek pendant des années vécut dans un faubourg de Bratislava comme agent technique des eaux et forêts. Dans une longue lettre qu'il adressa le 28 octobre 1974 au Parlement tchécoslovaque figure une esquisse d'autoportrait : « Le bouleau, bien qu'il soit un arbre délicat, fait montre d'une grande résistance et d'une capacité de vivre dans des conditions difficiles.»
Mais revenons à Bruno à son Paris-Prague.
C’est simple comme un gâteau revisité : le Paris-Brest.
Je m’explique :
Le sieur Verjus a établi sa TABLE rue de Prague, au 3 et, un après-midi il lui est venu l’idée d’accoler à Paris, Prague en remplaçant la crème au beurre pralinée par une crème de betterave hibiscus pistaches.
Le résultat était là sur Face de Bouc sous mes yeux envieux…
Ni une, ni deux, direction la rue de Prague et il était là dans mon assiette :
Conquis, c’est aussi beau que bon, la betterave enjolivé par l’hibiscus est d’une douceur qui flatte le palais sans l’empâter. Bravo Bruno ça c’est du dessert comme nulle part ailleurs.
Et avec ça j’ai bu ça.