Ce bon mot de Peter Ustinov constitue pour moi une arme de dissuasion massive contre la formulation de vœux pour l’année qui commence.
L’an passé je m’y étais risqué et aux deux bouts de l’année : l’horreur, qui nous semblait lointaine, rien que pour les autres, nous a rattrapé !
- Le 7 Janvier : «Chérie, je vais à Charlie»
«Quarante-sept années de vie commune fracassées. J'oscille entre insomnies et cauchemars, sidération et déni, enfermement et colère, obsédée par cette question : comment une scène de guerre a-t-elle pu se produire, en France, dans les locaux d'un journal satirique ?» Maryse Wolinski.
- Le Vendredi 13 Novembre 2015 à 19h30 EAGLES OF DEATH METAL EN CONCERT LE VENDREDI 13 NOVEMBRE 2015, BATACLAN, PARIS 50 Bd Voltaire. Y aller en covoiturage avec Blablacar…
« C’était un supplice interminable »
« Quand nous sommes arrivés en face de la salle de concert, on pouvait distinguer la scène illuminée du dehors. Au Bataclan, tu passes cinq mètres et tu atterris directement dans la salle… Les tirs ont commencé à retentir à la septième chanson, “Kiss the Devil”, environ 35 minutes après le début du concert. On a entendu des coups de feu, les gens ont commencé à crier et étaient pris de panique. Il y avait des flashs, des éclairs, derrière lesquels se dessinaient des silhouettes. Il était difficile de s’apercevoir du nombre de blessés ou tués. Le noir emplissait la salle. Le public s’est allongé par terre dès les premiers tirs. On s’est ensuite relevé, il y a eu un deuxième mouvement de foule. Les gens disaient ” Il faut se barrer”, certains se sont précipités vers la sortie la plus proche et on eut la chance de pouvoir s’échapper… Les tirs ont repris, la foule s’est jetée à nouveau à terre. C’est à cet instant que l’attente interminable a débuté. La tête contre le parquet, on a évité d’émettre le moindre son et mouvement pendant plus d’une heure pour éviter de se faire repérer »
Et il eut, bien sûr, un après… un bien étrange après qui me trouble, me déconcerte, me fait douter de notre capacité à retrouver, en notre vieux pays, le vivre ensemble, le bien vivre ensemble par-delà nos différences et nos convictions.
Cédant à nos peurs, serions-nous devenus des handicapés du cœur ?
Tout devient prétexte à déchirures, à invectives, à exclusion, au repli sur soi… les réseaux sociaux charrient des tombereaux d’ordures… les urnes débordent de bulletins nauséabonds… les médias courent après l’audience en tendant leurs micros à ceux qui font le plus de bruit… nos intellectuels se mirent dans leur miroir… nos dirigeants ne pensent plus, ils se vautrent… et nous que faisons-nous ?
Vivre en bonne intelligence !
Votre serviteur qui se dit que le bout de la route se rapproche a bien du mal à vous souhaiter, à nous souhaiter, une bonne année 2016.
Et dire qu’en 2008 je chantais l’année des mots bleus…