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1 novembre 2015 7 01 /11 /novembre /2015 07:00
CHAP.15 opération Chartrons, « Je croyais que c'était le PS qui soutenait le gouvernement, pas le Medef… » Juppé se lâche…

« À nous deux maintenant ! »

 

Telle une marmotte sortant d’une longue hibernation l’heure était venue pour moi de remettre le nez dehors, de réactiver mes réseaux en sommeil, de trouver le bon angle pour réussir mon retour, je passai donc mon week-end en solitaire à élaborer ma stratégie. Il me fallait, en priorité, trouver un point de chute qui cadre bien avec l’esprit de ma nouvelle mission. À Paris, comme dans tous les lieux de pouvoir, et sans doute plus encore dans cette capitale autrefois enserrée dans des fortifications où le peuple a été rejeté en banlieue, l’habitat a toujours été un marqueur social fort. Mon choix ne pouvait donc se limiter à l’alternative très clivante entre les beaux quartiers momifiés de l’Ouest des nouveaux et des anciens riches et les arrondissements populaires du Nord où la gentrification galopait. Il me fallait trouver une zone mixte, sans grand relief, un quartier en lisière, oublié mais vivant ; un village. Du café et du tabac, j’étalais sur ma table un vieux plan de Paris et je restais un long moment à le contempler sans que mon regard ne se fixât sur un lieu précis. Ronde de nuit, boulevards de ceinture, je divaguais, me laissais aller à égrener mes souvenirs. Sans que je n’y prenne garde, une évidence s’installait : retrouver le temps heureux où je m’étais retrouvé « jardinier à Sainte-Anne ».

 

« Mon point de chute à Paris je le connaissais car j’y avais déjà séjourné par la passé lorsqu’après l’exécution d’Aldo Moro par les Brigades Rouges en 1979 certains dans la Grande Maison voulurent me faire porter un chapeau bien trop large pour moi.(…)

 

L’heure était venue d’aller faire une dernière virée sur la lagune. Matteo pilotait la vedette avec une science toute vénitienne faite d’accélérations soudaines et de décélérations suivies de longs sillages en inertie. Pelotonnés à l’arrière, enveloppés dans un plaid, ma future bonne et moi, profitions de cette dernière échappée belle. C’est en passant sous le pont du Rialto que je l’informai de mon futur point de chute « je vais me placer comme jardinier à Sainte-Anne… »

 

Chap. 13 placé comme jardinier à Sainte-Anne… J’écrivais cela en janvier 2014.

 

« Comme tous les jours depuis que nous nous sommes réfugiés à Sainte Anne je me suis levé de bonne heure, Adeline aussi, un peu avant moi pour préparer le jus d’orange et le café. Emmitouflés dans nos gros pulls, silencieux, nous aimons cet instant où, assis sous la loupiotte jaunasse de la cuisine, pelotonnés l’un contre l’autre, le nez au-dessus de nos bols fumants, nous sortons de la ouate du sommeil. Ça peut paraître idiot mais c’est un moment de pur bonheur que ce sentiment de renaître chaque jour à la vie. J’aime dormir. Je dors comme un bébé. L’insomnie connais pas ! Je rêve comme tout le monde sans doute mais je n’ai aucun souvenir de mes rêves sauf d’un qui m’assaille dans les moments de forte tension. À mon âge, et même si Adeline déteste que je fasse référence à mon âge, mon sentiment de finitude me rend serein. Chaque jour qui naît est un beau jour. J’adore le café brûlant. C’est mon premier choc du jour alors que le jus d’orange se contente d’ouvrir la voie. Nous faisons rarement l’amour le matin, sauf si nous nous offrons une grasse matinée, mais très souvent au cœur de la nuit et c’est toujours Adeline qui en prend l’initiative. S’épandre en elle dans le cocon de la nuit ajoute à ma plénitude. Je suis bien. Le matin mon estomac refuse toute nourriture solide alors je m’installe à ma table de travail pour écrire. Lorsque mon estomac crie famine, avec une régularité de métronome, je le calme avec un vrai déjeuner. Adeline me sert. J’adore me faire servir c’est reposant. Pourtant je fais souvent la cuisine, ça me détends. Nous papotons. »

 

J’appelai sitôt Adeline qui me répondait. Elle était heureuse de m’entendre. Oui les enfants allaient bien. « Tu sais, je te suis à la trace. Il faudra que nous dînions ensemble un de ces quatre…

 

- Et si nous déjeunions de suite…

- En voilà une bonne idée mon grand…

 

Et c’est ainsi que nous nous sommes retrouvés à Amarante. Elle était tout en beauté. Nous nous embrassions. Toujours aussi pétulante, à peine assise, elle me taquinait :

 

- Comment s’appelle ton dernier amour fou ?

 

- Secret d’État !

 

- La belle Persane t’en a fait voir de toutes les couleurs…

 

- Oui…

 

- Et tu n’es pas vacciné…

 

- Non...

 

- Tu es touchant mon grand c’est pour ça que nous t’aimons…

 

- Représentante du Syndicat des femmes aimées…

 

- Choisi le vin au lieu de dire des conneries !

 

Et c’est ainsi que j’ai trouvé le point de chute dont je rêvais : la maison de Michel H, rue de l’Aude dans le 14e arrondissement. C’est une impasse, on y accède par un escalier depuis l'avenue René-Coty tout comme la rue des Artistes qui la coupe. Patrick Modiano y a situé, au numéro 28, l'adresse de ses narrateurs dans L'Horizon (2010) et L'Herbe des nuits (2012).

 

« Le 28 rue de l’Aude, où Jean loue une chambre dans L’Herbe des nuits, était déjà l’adresse de Jean Bosmans, le personnage central du précédent roman de Modiano, L’Horizon. Ces deux Jean logés dans le même petit immeuble, près du parc de Montsouris, sont-ils un seul et même homme, pris à deux moments différents de sa vie ? Quelles relations entretiennent-ils avec Patrick Modiano, dont le premier prénom est justement Jean ? Jean Patrick Modiano a-t-il habité lui aussi à cette adresse ? »

 

Michel H pourrait être un personnage de Modiano, ambiguë, collègue de DSK, flambeur, amateur d’art contemporain, de pur-sang et de belles filles. Sa maison est à son image, biscornue, pleine de coins et de recoins, mystérieuse. Entre lui et moi, le lien est fort et ancien, il a pour nom : la Santé ; Michel accepta sans même discuter. Le surlendemain j’étais dans la place. À peine avais-je réceptionné mes cartons je recevais un SMS d’Adeline « Elle est vraiment très séduisante ta nouvelle conquête, je viens de la croiser, elle te va bien, et plutôt que de l’appeler Elle, appelle là L… Baci »

 

Toujours la même, je riais tout en installant mon bureau dans le patio, sous la verrière, au milieu des plantes vertes et des plantes grasses. La perspective de recevoir, en ce lieu à la fois provincial mais si parisien, la « volaille qui fait l’opinion » me mettait en extase. Nous allions les soigner bien comme il faut, mon ami Alessandro tiendrait les fourneaux, je m’occuperais du vin, et ma très chère L jouerait à merveille son rôle de maîtresse de maison. Jouer fin, amorcer les conversations avec justesse et détachement, lâcher au bon moment une info, prendre le ton de la confidence, appâter ces coqs de basse-cour, vaniteux et stupides, bien connaître leurs travers, leurs obsessions, leurs failles. Les piéger pour les tenir à ma merci ne laissait aucune place à l’improvisation, je devais apparaître à leurs yeux comme un homme de haute influence, informé de tout, proche des puissants de ce monde. Mon irruption sur la scène, après avoir disparu des écrans radar, devait être crédible. J’avais passé mon dimanche après-midi à reprendre contact avec les 2 ou 3 parrains de la place, à qui j’avais par le passé rendu des services éminents, pour qu’ils m’adoubent à nouveau. Les sms sont une invention fantastique car ils permettent, à la condition bien sûr de posséder les bons numéros, de pratiquer une intrusion non intrusive, en douceur. En effet, votre interlocuteur peu vous ignorer, ou vous faire languir, ou bien encore vous répondre de suite. Test révélateur de l’intérêt que l’on vous porte. Ma capacité de nuisance alliée à ma discrétion fit qu’ils me répondirent avec une célérité qui me combla d’aise. Ils étaient tous trois à la chasse. Ils m’appelèrent de leur voiture. Nous bloquâmes des dates.

 

Avant d’aller dîner avec L. je fis un saut à l’Écume des pages pour faire une razzia de livres.

 

La bio de FOG m’occupa toute la nuit, un véritable bijou « la politique suscite chez lui une fascination dégoûtée. Il renifle une odeur de purin, mais il aime le purin. »

 

J’allais patauger dans le purin.

 

En attendant ce moment délicieux, ha ! les odeurs de mon enfance, je continuais d’emmagasiner, tel une fourmi précautionneuse, des infos, des petites phrase…

 

Voir Poutine … et après ?

 

« Et surtout évitons entre nous les leçons de gaullisme revisité ! Personne ne peut dire ce que De Gaulle aurait fait dans les circonstances actuelles. La seule certitude, c’est que la France ne se serait mise ni dans la roue des Américains, ni dans celle des Russes. Elle aurait eu sa ligne. »

 

Juppé blogueur

 

Et voilà que Marianne, par l’odeur du Juppé alléché, se rallie au vent dominant, en titrant « Juppé, le candidat du moindre mal »

 

« C'est un air que le peuple de gauche reprend avec de plus en plus d'entrain. Et si l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac devenait un bon candidat... par défaut? En juillet dernier, un sondage Ifop révélait d'ailleurs que près d'un quart des électeurs de François Hollande en 2012 étaient prêts à voter Juppé en 2017 ! Une simple « tendance » certes, mais suffisamment significative pour susciter l'inquiétude au Château où l'entourage de François Hollande ne cache plus sa crainte de voir le maire de Bordeaux participer à la présidentielle de 2017. « C'est une évidence que le président de la République préférerait avoir Nicolas Sarkozy comme adversaire, qu'il peut utiliser comme un repoussoir, plutôt qu'Alain Juppé, qui mord à fond sur les sympathisants centristes », explique, en off bien sûr, un ministre socialiste. Désormais, nul ne peut plus ignorer l'attrait qu'exerce Alain Juppé sur les sympathisants de gauche. Comme si, lassés par les mensonges, les atermoiements et les petites lâchetés de François Hollande, ces électeurs déboussolés étaient disposés à se tourner par dépit vers un sauveur venu de la droite...

 

Car l'ancien Premier ministre n'intéresse pas uniquement les tenants de la « réforme » orphelins de Strauss-Kahn et les fans de Macron. Même les électeurs les plus à gauche se disent aujourd'hui que, pour renverser la table du statu quo imposé par la mollesse d'un François Hollande, Juppé pourrait donner un bon coup de balai républicain... Un peu comme François Bayrou en 2007. »

 

Et ce pauvre petit Hamon, renégat du rocardisme, qui se désespère : « Juppé, c'est un homme de droite. Macron, c'est un homme de gauche. Pourtant, ils disent la même chose. Ils sont en réalité dans le même camp. Celui des élites qui partagent une même vision de la société et des orientations politiques. C'est finalement juste une question de dosage. »

 

Et le Mélanchon, qui ne rate jamais une occasion de se taire, se fait renvoyer sèchement dans ses 18 mètres par Christian Ingrao, historien du nazisme et chercheur au CNRS.

 

Monsieur,

 

Je viens de prendre connaissance de votre courrier à l’éditrice de la maison Fayard, Sophie Hogg, lui demandant de renoncer à l’édition de Mein Kampf et en tant qu’historien du nazisme, je voudrais vous apporter quelques éléments de réflexion.

 

Mais la cerise sur le gâteau c’est, en son pays breton, ce foudre de guerre de « Doudou » chef de guerre et marchand de canons exceptionnel qui est en passe d’être … canonisé vivant par des socialistes… J’ai nommé Jean-Yves Le Drian : un beau cas d’école « Cet enfant du peuple, lui, a conservé la modestie fraternelle de sa jeunesse étudiante chrétienne, et fait de l’humilité une règle. » 

 

Pour finir, deux affaires à suivre :

 

  • Le minuscule diverticule de droite du vieux Parti Radical, adoptant les bonnes vieilles pratiques du PCF au temps du rideau de fer, a annoncé le jeudi 29 octobre avoir exclu de ses rangs Rama Yade en raison de certaines « prises de position » et de « propos de nature à nuire au parti ». Jeune pousse de la Sarkozie, 38 ans, administratrice du Sénat, mère d'une petite fille et fille de diplomate, « très ambitieuse » et accusée de faire des « caprices » est donc en train de vivre une descente en enfer « Rama, elle a une place à prendre mais souvent elle se dessert elle-même » 

 

  • Fabius père et fils: « l'ignominie du FN : Ils sont nombreux, les gogos, y compris parmi les « élites » dites « éclairées », qui veulent croire, pour d'obscures raisons d'ailleurs, au ripolinage du Front National, à l'authentique conversion républicaine de ses nouveaux dirigeants. Non sans fierté, nous revendiquons d'appartenir à ces derniers « sectaires », dénoncés d'ailleurs comme « bien-pensants » par les nouveaux « bien-pensants », meuniers « sectaires » donc qui n'y croient pas. Les faits, jour après jour, nous donnent raison, mais il n'est pas de bon ton de le souligner, surtout en cette période où la « réac academy » fait tant d'audience. Mais la bassesse de l'extrême-droite est décidément sans limite, Nous contraignant malgré le dégoût à la réaction, au coup de gueule, à la dénonciation. 

 

Du purin…

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