J’ai quitté Paris, ses bobos, ses vins nus, sa débauche, ses petits matins blêmes, et mon vélo…
« La nuit à Paris, je m’en tape, car je sais maintenant que toutes les vieilles histoires qui traînent sur cette fameuse nuit libératrice sont fausses : les cons que l’on croise station Châtelet sont aussi cons quand la nuit se casse la gueule sur la ville et je me demande toujours comment ils font, ceux dont ce n’est même pas le métier, pour ne vivre que pour cette frime, vaine, si vaine. »
Signé, Jean-Michel Gravier disparu en 1994, les moins de 40 ans n’ont sans doute jamais entendu parler de lui.
Il écrivait des chroniques « Elle court, elle court la nuit » entre 1978 et 1982 dans les colonnes du défunt « Matin de Paris ».
Il eut été un grand blogueur.
Jean-Michel Gravier - BENJAMIN BALTIMORE/ÉCRITURE
Même le féroce Patrick Besson du POINT était sous le charme « Jean-Michel Gravier, l'esprit des années 80 »
« Qui se souvient de Jean-Michel Gravier ?
Moi, nous nous étions croisés à Grenoble.
« Ni dandy ni ange noir, il promenait sur les nuits parisiennes, le cinéma, la chanson et l’art en général un regard d’enfant ébloui – parfois gentiment méchant, toujours acéré, jamais dupe ni blasé […] il préférait les petits bars et les ambiances feutrées […] les jeunes talents et ceux passés de mode aux valeurs dites sûres et il ne s’encombra jamais de contingences éditoriales ou publicitaires pour dire haut et drôlement ce qu’il pensait. Un style qui ne se porte plus beaucoup. »
Marie-Elisabeth Rouchy L'obs.