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8 juillet 2015 3 08 /07 /juillet /2015 06:00
La Claire de Picardie joue à la poissonnière au Lapin Blanc en vendant du « chien de mer » tout bleu…

Elle ne recule devant rien la fille de Saint-Quentin, même pas devant la confection d’un tartare de cheval divin. Avec elle ça fait souvent pfutt, le geste joint à la parole… faut que ça déménage ! Alors ne soyez pas étonnés,

 

même si notre Claire n’est pas une fille du bord de mer, ces filles au teint si clair qui ont l'âme hospitalière, ce qui n’est pas pour me déplaire,

 

de la voir se glisser dans la peau d’une poissonnière d’un nouveau type proposant des pichons frais de la marée aux clients de la cantine d’altitude.

 

En effet, les gars de la Poiscaille Charles Guirriec et Guillaume Gréaud  ce mardi ont déposé leurs casiers au Lapin Blanc la cantine d’altitude de la rue de Ménilmontant.

 

 

La Claire de Picardie joue à la poissonnière au Lapin Blanc en vendant du « chien de mer » tout bleu…
La Claire de Picardie joue à la poissonnière au Lapin Blanc en vendant du « chien de mer » tout bleu…

Dimanche dernier j’avais demandé à Claire :

 

  • Quelle poiscaille y vont nous ramener ?

  • Du requin m’a-t-elle répondu…

Ébaffé le Taulier, les dents de la mer chez Claire je n’en croyais pas mes oreilles. La surprise passée je me suis dit qu’après tout ça me changerait du mulet ou du maigre et je me suis plongé dans ma bible poissonnière : la fabuleuse histoire du nom des poissons.

La Claire de Picardie joue à la poissonnière au Lapin Blanc en vendant du « chien de mer » tout bleu…
La Claire de Picardie joue à la poissonnière au Lapin Blanc en vendant du « chien de mer » tout bleu…

« Le nom requin lui-même à une origine encore controversée. Selon l’hypothèse la plus probable, il vient de quin, forme normande ancienne du chien. Ce nom s’expliquerait donc comme une métaphore comparant ce poisson à un chien, avec un préfixe re- pouvant se comprendre comme un renforcement de la métaphore.

 

Cette hypothèse est cohérente avec l’usage initial en français du nom requin, qui était réservé aux plus gros d’entre eux. Lacépède n’employait le nom requin que pour le grand requin blanc, qu’il appelait spécifiquement le Squale requin.

 

Chez les anciens, Aristote (VI, 10 et 11) désigne certains requins sous le nom de kuôn « chien » ou encore skulion, ou skulios, formé sur skulax « jeune chien », et Pline (IX, 11à, 151) reprend cette métaphore avec les noms latins canis marinus « chien marin » et canicual « jeune chienne ».

 

Beaucoup plus tard, Guillaume Rondelet, dans son Histoire entière des poissons de 1558, donne à l’ensemble de ces poissons le nom de chien de mer, une expression qui s’emploie encore aujourd’hui, mais seulement pour désigner des requins de taille moyenne ou petite, comme les roussettes, les aiguillats et les émissoles… »

 

La comparaison avec le chien se justifie si l’on pense à leurs dents acérées et à leur flair exceptionnel : le requin à un flair extraordinairement développé qui lui permet de détecter la moindre particule de sang et de suivre une proie à la trace, exactement comme un chien suit le gibier sur la terre ferme.

La Claire de Picardie joue à la poissonnière au Lapin Blanc en vendant du « chien de mer » tout bleu…
La Claire de Picardie joue à la poissonnière au Lapin Blanc en vendant du « chien de mer » tout bleu…
La Claire de Picardie joue à la poissonnière au Lapin Blanc en vendant du « chien de mer » tout bleu…

Donc cap sur la poissonnerie d’altitude où le requin m’attend patiemment, c’est un requin bleu dénommé également peau bleue (Prionace glauca), est une espèce de requins pélagiques

 

Ordre :Carcharhiniformes

 

Famille : Carcharhinidae

 

Genre : Prionace

 

Taille : 3,00 à 3,50 m

 

Poids : 150 à 180 kg

 

Longévité : 15 à 18 ans

 

« Ce requin est caractérisé par sa forme très effilée et par la teinte bleue de la partie supérieure de son corps. Le requin bleu possède un long museau effilé, de grands yeux et un corps fuselé muni de deux longues nageoires pectorales, d’une nageoire caudale au lobe supérieur très allongé, et de deux ailerons dorsaux de petite taille. L’épiderme est bleuté sur la partie supérieure. La zone ventrale est blanche. »

 

Habitat

 

« De 350 mètres de profondeur à la surface, le requin bleu habite tous les océans et mers du monde dans des latitudes comprises entre 66° Nord à 55° Sud. Ce requin est pélagique mais peut occasionnellement rester à proximité de la ceinture continentale. De jeunes requins bleus sont parfois observés près des côtes. Il préfère les eaux entre 7 °C et 16 °C mais supporte bien les eaux légèrement au-dessus de 20 °C. C’est l’espèce de requin la plus répandue car il fréquente tous les milieux marins à l’exception des zones polaires. Il est abondant dans l’océan Atlantique et même en Méditerranée. »

 

Alimentation

 

« C’est un prédateur extrêmement agile qui peut passer de l’obscurité des profondeurs à la surface en quelques secondes. Son alimentation est très variée : calmars, poissons, petits requins, crustacés et plus exceptionnellement oiseaux et cadavres de mammifères marins. Il se fait également charognard à l’occasion. Il suit les bateaux à l’affût des déchets jetés par-dessus bord. »

 

Mon petit requin bleu a été péché au large de la presqu’île de Quiberon vendredi soir par Antony et son matelot Daniel par le Keralic au palangrier. Il mesurait 1,20 m et pesait 8 kg.

 

Cuisiné le voici dans mon assiette, la chair est d’une grande finesse, c’est surprenant et délicieux…

La Claire de Picardie joue à la poissonnière au Lapin Blanc en vendant du « chien de mer » tout bleu…

Mais je ne puis terminer cette chronique pour Claire sans rendre hommage à l’un de ses pays Jean de Boulogne Chasse-Marée de Picardie 

Les 5 Boulonnais menés par Michel Vincent (photo Jean-Léo Dugast)

Les 5 Boulonnais menés par Michel Vincent (photo Jean-Léo Dugast)

Je suis Jean de Boulogne, Chasse-Marée de Picardie si fier de ma besogne mener du poisson à Paris.

 

Sans un instant de trop, moi je n’ai qu’une seule journée pour atteindre au triple galop la porte au Faubourg Poissonnier.

 

Sur mon chariot j’ai vingt quintaux de pichons frais de la marée, par le devant cinq chevaux les plus beaux des grands Boulonnais.

 

Monté en croupe pour mieux conduire, je sais pousser, je sais freiner, je sais les pentes où l’on chavire, j’y vais la nuit les yeux fermés.

 

Holà ! Garez-vous donc ! Chasse-marée de Picardie ! Holà ! Garez-vous donc ! On m’attend à Paris !

 

Je suis fils de charretier et tant de fois j’ai vu mon père faire ces chariots, ces grands paniers, arcs tendus pour fendre l’air.

 

Que l’idée m’est venue, d’en devenir le maître, fils de charretier, Chasse-marée, c’est ainsi que dieu m’a fait naître.

 

J’ai débuté enfant par les chemins pierreux, petit mouilleur de frein, je n’étais pas peureux

 

Tant y’a des bosses et des cahots où des carrosses feraient des tonneaux, tant y’a des rues et des ornières où des charrues casseraient leur fer.

 

Holà ! Garez-vous donc ! Chasse-marée de Picardie ! Holà ! Garez-vous donc ! On m’attend à Paris !

 

A quatorze ans, j’ai pris la selle, seigneur de ma folle équipée aux grandes larmes des pucelles qui me voyaient déjà tomber.

 

Car les chemins en ont tués bien des gaillards de mon pays morts sous la roue, sur le pavé, au péché de s’être endormi.

 

Des yeux des gueuses je n’ai que faire aux relais où je prends chevaux car moi ma mie c’est la crinière qui vient me caresser le dos.

 

Et j’ai sur moi l’odeur du vent parfum des fées, filles des bois que j’aperçois de temps en temps Flottant sur l’ombre qui nous noie.

 

Holà ! Garez-vous donc ! Chasse-marée de Picardie ! Holà ! Garez-vous donc ! On m’attend à Paris !

 

Un jour j’ai failli chavirer par trop de routes dans le mois, las je me suis mis à rêver qu’un poète vantait mes exploits.

 

« En ce temps-là, la Picardie allait du Tréport en Calaisis et des hommes au prix de leur vie menaient du poisson à Paris.

 

Sorti de la Manche à minuit, grillade à Montmartre à midi, mais quels grands mages ont fait ceci ? Les Chasse-marée de Picardie ! »

 

Et sous les cris et les bravos, un hennissement m’a rappelé, j’allais glisser sous le tombereau mon cheval m’avait réveillé.

 

Holà ! Gare toi donc ! Chasse-marée de Picardie ! Holà ! Gare toi donc ! Et tant pis pour Paris !

 

Alors j’aimerais que le poète ajoute un vers à nos mémoires pour dire que nos chevaux, en fait... bien plus que nous ont fait l’histoire.

 

Jean-François Battez

VIDEO. Quel est l'animal qui tue le plus d'hommes sur Terre?

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