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27 avril 2015 1 27 /04 /avril /2015 06:00
La disparition de l’ombre portée de Bob Parker va-t-elle favoriser l’éclosion de petits surgeons ?

Dans mes hautes années, entre la poire et le fromage, avec gourmandise un propriétaire de longue lignée… me confiait, comme s’il voulait me rassurer sur ses fréquentations :

 

« Vous savez si je les reçois encore à ma table, c’est pure charité. Jamais un amateur ne s’est présenté chez moi en se référant à eux. Seule la note de Parker compte ! »

 

Je me délectais, en ancien enfant de chœur que je suis témoin de l’hypocrisie des notables, de cette charité si peu charitable, de cette franchise brutale, un peu injuste pour les honnêtes dégustateurs qui ne sont jamais invités aux belles tables, et fort à propos pour les grenouilles qui se veulent plus grosses que le bœuf.

 

La non-venue de Robert Parker fut cette année le marronnier des Primeurs.

 

L’illustre Robert Parker ne s’est pas montré

 

« Derrière cet événement opérait aussi ce que le milieu appelle le système Parker. En effet, depuis 1982, les notes du critique américain Robert Parker, établies sur une échelle de 0 à 100, influençaient l’échelle des prix, plus que quasi tout autre critère conjoncturel. Mais cette année, l’illustre Robert Parker ne s’est pas montré. Le « pape du vin » ayant vendu, en 2014, le Wine Advocate – le journal dans lequel il publiait ses notes – à des investisseurs de Singapour. Une absence qui devrait sérieusement bouleverser le marché. » Laure Gasparotto 

 

Stéphane Derenoncourt fait brillamment du Stéphane Derenoncourt « On sent que ça part dans tous les sens. Les professionnels ne savent pas trop de quel critique la note va être importante. Le modèle traditionnel de commercialisation va forcément s’imposer à nouveau. En ce qui me concerne, j’ai commencé à revoir ma stratégie dès 2014. »

 

Alain Vauthier d’Ausone fait, publiquement pour une fois, du Alain Vauthier « Il faut savoir que la vente en primeur ne concerne que quelques crus sur les 10 000 exploitations de la Gironde. Le vrai problème est le niveau de prix très bas de la plupart des vins de Bordeaux, le même qu’il y a vingt ans.»

 

Mais la disparition de l’ombre portée du grand Bob, qui a le dos en compote, dixit son grand-prêtre Michel Rolland, éveille les désirs des Iznogoud « Je veux être calife à la place du calife »

 

Alors la volaille qui se presse autour des belles tables, jacassait, se la jouait détachée « Contre toute attente, ce n’était pas vraiment un sujet de conversation dans les déjeuners, les dîners, les dégustations. À croire que ça ne faisait ni chaud ni froid à la petite foule qui se pressaient dans les chais et les châteaux. »

 

Ça prête vraiment à sourire lorsqu’on connaît la surface médiatique, qui se résume aux nombres de ses déjeuners et dîners, de l’auteur de ces lignes mais est-ce que pour autant « Le jeu va s’ouvrir ?».

 

Je ne sais mais ce que je sais c’est que la disparition du vieux chêne rendra certes un peu de lumière aux petits surgeons mais n’augmentera en rien leur dimension. Affirmer que « de n’avoir plus une autorité univoque va rendre un peu de liberté à tous. » c’est proférer une pure ineptie. En effet, si Parker en s’imposant est devenu une référence quasi-unique du monde des GCC bordelais et autres il n’a en rien limité ou gêné la liberté de ses confrères. En fait, il n’a ni plus ni moins fait que profiter que de leur faiblesse.

 

Dans une compétition, de quelque nature qu’elle soit, le retrait du champion ne fait pas courir les autres compétiteurs plus vite.

 

Alors reste à voir surgir du diable vauvert un nouveau Parker ?

 

Pourquoi pas ?

 

Mais il me semble que les temps changent et que les consommateurs ont à leur disposition bien plus d’informations pour se forger eux-mêmes leur opinion sans se confier corps et biens à une autorité unique.

 

Alors, les petits Iznogoud ont du souci à se faire et même si « le vin, comme la mode, est fait de mille mondes qui se côtoient » affirmer que « plus personne ne prend l’ascendant » est pertinent mais espérer qu’on peut « s’attendre à une agrégation des avis, à des moyennes de notes émanant de quelques critiques émérites et dont sortiront de nouvelles gloires. » relève du vœu pieu d’un zélote bien peu clairvoyant.

 

Notre homme ne peut cependant masquer son inquiétude : « On peut souhaiter que la démocratie internet ne rendra pas tout ça inaudible, mais ce n’est pas exclu. On peut espérer que toute une bande de bons faiseurs vont enfin trouver la notoriété et le succès qu’ils méritent. »

 

Je l’espère aussi mais, n’en déplaise aux producteurs de notes, ils, ces vignerons, auront de moins en moins besoin d’eux, les prescripteurs officiels, leur notoriété s’inventera en dehors des pages des revues papier glacée constellée de publicité, des salons sans découverte, sans prise de risques, des commentaires convenus, des communiqués de presse copié-collé, des reportages qui ne sont que des publi-reportages masqués…

 

Comme le Twitte Fabrice Le Glatin « Trop de professionnels se considèrent un peu comme des dégustateurs de droit divin. »

 

« Les experts en vin n'ont pas un nez plus développé. La clé de leur supériorité est liée à leur habileté à utiliser un langage consensuel.»

 

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commentaires

P
C'est vraiment IZNOGOUD ? C'est pas le faux nez de SARKO ? On hallucine ! pourtant à cette heure ci on se vante d'être encore à jeun . Mais peut être que comme l'autre qui voyait des nains partout je vois du Sarko partout. Ça se soigne docteur ?
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