Scandaleux !
Censurez !
« Comme La Religieuse de Jacques Rivette « le séminariste de l’athéisme» :
« Rares sont les films qui, avant d'être terminés, provoquent déjà un scandale national. C'est notamment le cas de La Religieuse de Jacques Rivette. Avant même le tournage, la commission de contrôle émet quelques réserves sur l'adaptation par Rivette de la nouvelle sulfureuse de Diderot. Les religieuses de France, les associations de parents protestent déjà publiquement. Le film est tourné et les passions sont loin d'être calmées. Sous la pression des associations religieuses et des politiques, le film est totalement interdit de diffusion en France. Après de multiples contestations de la part des intellectuels, le film finit par sortir en salles en 1967, assorti d'une interdiction aux moins de 18 ans. »
« Plus de quarante ans après, on a du mal à comprendre le scandale que provoqua ce film, interdit par la Ve République gaulliste ! Après une projection à Cannes, il sortit sous le titre de Suzanne Simonin, la religieuse de Diderot, un carton au prégénérique insistant sur le fait que les mœurs religieuses qu'il décrit sont d'un autre temps. Ouf ! Toutes ces précautions étant prises, on peut parler du film et répéter qu'il n'a rien d'un pamphlet antireligieux. Le second degré sarcastique du texte a disparu au profit d'une illustration d'un classicisme surprenant de la part d'un des papes de la Nouvelle Vague. L'héroïne est une chrétienne sincère, qui a la foi... mais pas la vocation.
Sacrifiée par sa famille, elle se bat jusqu'à l'épuisement contre la toute-puissance d'un système inhumain. Au bout du compte, elle est la seule à faire preuve d'un rayonnement spirituel (avec l'abbesse jouée par Micheline Presle). Rivette choisit le dépouillement : peu d'extérieurs, des grilles, des murs en à-plats gris. Plus discutable : la deuxième partie, où s'étire l'épisode du couvent mondain au pittoresque facile. Mais, en martyre de la liberté, Anna Karina est magnifique. » Télérama.
Ma religieuse à moi est au chocolat ou au café, comme celle inventée en 1856 par le pâtissier parisien Frascati taulier du Café Frascati, très à la mode, installé boulevard Montmartre.
Frascati, d’un empire à l’autre
« Au Premier Empire, l'établissement Frascati, éponyme d'un fameux glacier à Naples, est un des lieux les plus couru de la capitale. C'est tout d'abord un jardin, orné des bustes des plus grands poètes français et anglais, et éclairé la nuit. Une tonnelle de glycine et de vigne vierge, appelée l'ermitage, donne un air charmant à l'ensemble.
La maison tient du café et du salon de pâtisserie. Elle offre au rez-de-chaussée des rafraîchissements et les meilleures glaces de Paris, et des salles de bal. Au premier étage, se trouvent des salons de jeux.
La meilleure société parisienne s'y presse et y passe les belles nuits d'été. Elle y cherche l'amour et la fortune, et peut à loisir, s'observer.
La maison Frascati ferme ses portes à la Restauration, suite à la loi sur la fin des salles de jeu.
En 1833, un nouveau Frascati est bâti et rapidement l'établissement redevient à la mode. Au Second Empire, il réunit le tout Paris littéraire et mondain.
Une dernière anecdote, en 1856, le gâteau appelé « religieuse » (choux fourrés de crème pâtissière, dressés les uns contre les autres y fut inventé. »
« La couleur de son glaçage rappelle celle de l’habit des nonnes, et sa forme celle de leur silhouette, conférant ainsi au gâteau le nom de religieuse. À l’époque sortent aussi de chez Frascati des religieuses à la vanille. En outre, la religieuse est alors constituée d’un carré de pâte à choux fourré de crème pâtissière et surmonté de crème fouettée. Un peu plus tard, elle prend la forme qu’on lui connaît aujourd’hui grâce au pâtissier Chiboust, l’inventeur du saint-honoré. La crème Chiboust est la même dont on agrémente la religieuse. »
« … Curieusement, ce n’est pas la religieuse qui fit la renommée du café Frascati à l’époque, mais la littérature classique, qui l’évoque à travers les œuvres d’Alexandre Dumas (dans Georges : c'est le lieu où le riche mulâtre vient jouer des sommes folles, éblouir le Tout-Paris et braver le racisme.) ou d’Honoré de Balzac.(Dans La Fausse Maîtresse, il est dépeint comme un endroit où il faut se montrer ; dans Illusions perdues, c'est un enfer de jeu et de débauche, mais aussi un haut lieu de gastronomie où la lorette Florine vient commander des mets pour ses grands repas. On le retrouve encore dans La Fille aux yeux d'or, Les Employés ou la Femme supérieure, Splendeurs et misères des courtisanes.)
« Si la région du Latium est reconnue mondialement, c’est beaucoup plus pour Rome, sa capitale, que pour ses vins. On produit ici surtout du blanc simple et léger que consomment en grande partie les hordes de touristes peu regardants de la Ville éternelle. Sans typicité apparente, les vins de la DOC Frascati remportent néanmoins un franc succès sur le marché international. N’empêche, comparativement au Soave de la Vénétie ou du Chianti toscan, la plupart des 27 DOC et 3 DOCG du Latium sont loin d’avoir réussies à mousser leur image en dehors de leurs frontières, à part peut-être la DOC Est! Est!! Est!!! di Montefiascone dont le nom est cependant bien plus original que ses vins. La majorité des blancs du Latium sont faits à base de différents clones de Trebbiano et de Malvasia. Les 9 DOC des Colli Romani situées sur les collines albaines au sud de Rome représentent à elles seules plus de 80 pour cent de la production totale des vins DOC de la région. Le Latium ne possède aucun cépage rouge autochtone. On y cultive plutôt différentes variétés empruntées aux régions voisines tel le Sangiovese de Toscane, le Montepulciano des Abruzzes, l’Aglianico de la Campanie ainsi que des cépages internationaux comme le Merlot et le Cabernet Sauvignon. Sauf en de rares exceptions, les vins du Latium se prêtent plutôt à une consommation courante. Sans prétention, ils accompagnent toutefois divinement les classiques de la cuisine romaine tels les spaghetti alla carbonara ou les fritti misti(un mélange de fritures à base de légumes, de fruits de mer et de viandes). Bien que la plupart des restaurants et osterie de la capitale servent des vins locaux bon marché, Rome compte de nombreux bars à vins et œnothèques qui n’hésitent pas à mettre en vedette les meilleurs caves de la région. »