Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
17 novembre 2021 3 17 /11 /novembre /2021 06:00

MASH - M.A.S.H. - Glandeur Nature

« Avec le recul, le film n’a rien perdu de sa maestria visuelle, bien que son pouvoir transgressif opère différemment. Impossible, à l’heure de #Me Too, de ne pas voir en « M.A.S.H. » un dédain manifeste envers les femmes, instrumentalisées sans exception en purs objets sexuels. Plutôt qu’une relecture sévère, il faut y voir là l’inconscient en marche d’une part de cette génération pourtant si sûre d’elle. »

Guillaume Loison L’Obs le 16 août 2021

« M.A.S.H. », portrait d’une jeunesse des Trente Glorieuses, manifeste esthétique et bras d’honneur adressé à tout ce que l’Amérique compte de bigots, d’hypocrites et de culs serrés. Praticiens dragueurs et décomplexés, « Œil de lynx » (Donald Sutherland) et « Trapper John » (Elliott Gould) détraquent la machine militaire tels des Marx Brothers hippies : ils montent un canular contre un odieux petit chef (dont ils diffusent les ébats sexuels en direct à la radio) et malmènent sa maîtresse infirmière en chef, déterminée à mettre le camp d’équerre.

 

Aujourd’hui c’est « M.A.S.H » (1985)

 

Affiche de cinéma française de MASH - 120x160 cm.

 

Pourquoi ce film ?

 

Les Américains osent tout c’est à cela ça qu'on les reconnaît.

Pendant que nos ganaches galonnées poussent des cris d'orfraie tel des vierges effarouchées à la moindre manifestation * qu'elles soupçonnent d'être de nature à « entacher leur honneur  » regarder la vérité en face n’est pas leur fort.

 

Les Américains n'hésitent pas à affronter leurs démons, comme pour se laver des énormes erreurs commises. On se rappelle, entre autres, « Voyage au bout de l’enfer » 1978 de Michael Cimino. Mieux encore, l’autodérision ne leur fait pas peur.Loin de là.

 

MASH illustre cette qualité.

 

 

*N’oublions que le film de Stanley Kubrick « Les Sentiers de la gloire » 1957 n’a été autorisé en France que 18 ans plus tard soit en 1975. Nous aurons peut-être l’occasion d’y revenir.

 

 

Dans le même esprit rappelons que la chanson « Le déserteur »  1954 de Boris Vian et chantée par Mouloudji fut censurée de 1958 à 1962, même dans la version pacifiste qu’en fit cet interprète.

 

Quelle est l’histoire ?

 

 

À l'automne 1951, on affecte au 4077e Mobile Army Surgical Hospital, un hôpital de campagne de l'United States Army, deux nouveaux chirurgiens : les capitaines « Hawkeye » Pierce (Donald Sutherland) et « Duke » Forrest (Tom Skerritt). Dès leur arrivée, ils apparaissent comme rebelles, coureurs de jupons et malicieux, n'hésitant pas à enfreindre les règles (ils « empruntent » une Jeep et commencent immédiatement à flirter avec le personnel infirmier). Néanmoins, ils se révèlent rapidement très compétents. Le film narre leurs aventures, naissant souvent de leur attitude provocatrice vis-à-vis de l'autorité.

 

Réalisation

 

Elle est assuré par Robert Altman qui est également producteur et scénariste car il rompit rapidement avec « l’usine à rêve » ne trouvant aucun intérêt à faire des films « son et lumière » selon la formule de Joseph L. Mankiewicz c’est à dire des productions dont le seul but est de cracher du cash.

En marge donc, il réalisa des films aussi connu que « John McCabe » 1971 « Le Privé » 1973    un western et un film policier, rompant, à chaque fois avec les conventions du genre.

 

Ou encore « Nashville » 1975 qui fit connaître le style expérimental spécifique de Altman.

 

Citons encore, pour bien marquer les esprits  des films comme « The Player » 1992 satire d’Hollywood « Prêt-à-Porter » 1994 qui a pour cible la « Grande couture » ou enfin « Gosford Park » 2001. Il ne s’agit jamais de film à thèse. Altman, très habilement raconte simplement une histoire en accentuant, très légèrement quelques traits et tout devient différent.

 

Wikipédia dans une note sur la réalisation de ce film nous fournit de quoi comprendre l’originalité de Robert Altman : « Ingo Preminger et le président de la Twentieth Century Fox dressent une liste des réalisateurs susceptibles de mettre en scène cette histoire peu banale et extrêmement controversée. Tour à tour Fred Zinnemann, Joseph L. Mankiewicz, David Lean, Arthur Penn, Mike Nichols, Stanley Kubrick, George Roy Hill, Franklin J. Schaffner et Bob Rafelson sont contactés. Tous refusent la proposition soit par indisponibilité (Kubrick travaille sur Orange mécanique, Roy Hill sur Butch Cassidy et le Kid, ...), soit par peur de la controverse.

 

Le dernier de la liste est alors Robert Altman. À 45 ans, le cinéaste a une certaine carrière cinématographique derrière lui mais aucun véritable succès. Engagé sur le projet, Altman met certaines choses au clair : Pour lui, le film est une occasion d'agresser le public et par extension la race humaine qu'il tient pour responsable de toutes les atrocités perpétrées dans le monde. » Un grand vous dis-je un des plus grands.

 

Avec Henri-Georges Clouzot et Michelangelo Antonioni il est le seul à remporter, les prix suprêmes des trois principaux festivals européens (Cannes, Berlin et Venise), réalisant le grand chelem des festivals.

 

MASH en streaming direct et replay sur CANAL+ | myCANAL

 

Qui fait quoi ? 

 

Lors du casting Altman exigea de n’avoir que des acteurs inconnus. Le succès du film leur permis de démarrer leur carrière. Les petits curieux se reporteront sur leur encyclopédie préférée pour voir de quoi il retourne. En ce dimanche après-midi couleur d’automne Ciné papy se sent soudain victime d’une grosse fatigue.

 

M.A.S.H., une comédie primée à Cannes

 

Donald Sutherland         capitaine Benjamin Franklin « Hawkeye » (Œil-de-Lynx) Pierce

 

On avait déjà pu le voir dans « Les Douze Salopards » 1967 « Klute »1971 d'Alan J. Pakula où il partage l’affiche avec Jane Fonda

 

Elliott Gould :          capitaine John Francis Xavier « Trapper John » (John le Piégeur) 

 

Il avait déjà tourné avec Altman assurant le rôle-titre  dans « Le Privé » 1973. Altman fit encore appel à lui pour quelques  autres films.

 

MASH de Robert Altman | argoul

McIntyre          chirurgien chef

 

Altman exigea de n’avoir que des acteurs inconnus… certains le sont restés du moins, au niveau international 

 

 

Sally Kellerman      major-infirmière en chef Margaret « Hot Lips » (Lèvres en Feu)                                       O'Houlihan

 

Altman exigea de n’avoir que des acteurs inconnus… certains le sont restés du moins, au niveau international 

 

Pin on Team mirror

Robert Duval           major Franck Burns

 

Il s’illustra par la suite dans les films de Francis Ford Coppola comme dans les films de « Le Parrain » 1972 , « Conversation secrète » 1974et « Apocalypse Now » 1979.

 

Jo Ann Pflug             lieutenant Maria « Hot Dish » (Régal) Schneider

 

Temps forts

 

Ils se succèdent à un rythme qui vous empêche de reprendre votre souffle tant vous êtes encore en train de rire des précédents.

 

Mais il y en a deux incontournables

 

Celui ou le major Margaret Houlihan (Sally Kellerman), qui est l’infirmière nouvellement promue chef du camp. Elle se révélera être autant rigide que le major Burns. Tandis que Houlihan et Burns s'apprêtent à rédiger un rapport incendiaire sur l'attitude des militaires du camp, ils cèdent à leurs propres passions refoulées et ont une relation sexuelle. Celle-ci est diffusée sur le système de sonorisation et tout le camp entend leurs ébats, notamment Houlihan disant à Burns « Franck, baise mes lèvres en feu ! », ce qui lui vaudra le surnom de « hot lips » durant le reste du film.

 

Celui, également, ou prenant un douche, la cabine en toile s’effondre soudain révélant le rigide major dans la plus stricte nudité.

 

M.A.S.H., quand Robert Altman nous raconte des salades.

 

Remarques

 

Avec ce film on est loin des pochades genres « Polices Academy » 1984. Le monde du cinéma ne s’y est pas trompé .L'American Film Institute a classé ce film à la 54e place de son classement des meilleurs films américains de l'histoire Le film reçut la Palme d'or lors du 23e Festival de Cannes. 

 

En 1996, le film est sélectionné pour être conservé par le National Film Registry de la Bibliothèque du Congrès américain pour son «importance culturelle, historique ou esthétique» 

 

Pax

 

Prochainement « Tuer Charley Varrick »

Partager cet article
Repost0

commentaires

  • : Le blog de JACQUES BERTHOMEAU
  • : Espace d'échanges sur le monde de la vigne et du vin
  • Contact

www.berthomeau.com

 

Vin & Co ...  en bonne compagnie et en toute Liberté pour l'extension du domaine du vin ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

Articles Récents