Les politiques et les journalistes sont les plus présents sur les réseaux sociaux, suivent ceux qui sont maqués avec les politiques, les militants, sympathisants, les jamais contents et ceux qui se prennent pour des journalistes scotchés à leur écran tels des mouches vertes sur de la bidoche faisandée.
Ça caillasse dur, ça s’insulte grave, à coups de clichés éculés, d’idées reçues toutes faites, d’éléments de langage concoctés dans les alcôves des cabinets, ministériels ou médiatiques.
Résultat, le bon peuple, le petit peuple, moutonnier ou indifférent, n’a plus aucune espèce de confiance dans ce petit monde nombriliste, la porte est grande ouverte aux populistes de gauche extrême, rappelez-vous Doriot et Déat, de droite, les suceurs de roue de l’extrême droite.
Alors en ce dimanche, mes biens chers frères, mes biens chers sœurs je vous propose de réfléchir par vous-même après avoir lu cette réflexion salutaire.
« Les clichés : voilà pourquoi je nourris une telle méfiance à l’égard des « éléments de langage » et des « mots-clés ». Cet embrigadement langagier est le contraire du politique. Arendt nous demande de comprendre que le politique est une affaire de jugement, et même de goût : il faut pouvoir parler soi-même, sans répéter, les mots des autres, ni les emprunter comme allant de soi. Elle exige qu’on ne renonce jamais à exercer une pensée critique. Or, après tout, cela s’enseigne et s’apprends. C’est même cela qu’on devrait enseigner et apprendre. L’éducation, la culture, est tout autre chose qu’un formatage : être cultivé, c’est peut-être mettre ses mots dans les mots des autres, mais en choisissant comme on choisit ses amis, en les faisant jouer et en les transformants ».
Barbara Cassin
Conversation sur la banalité du mal d’Anna Arendt entre Barbara Cassin et Jérôme Ferrari