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5 janvier 2020 7 05 /01 /janvier /2020 06:00

 

« J’ai essayé d’écrire des chansons d’amour et on a vu ce que ça donnait. Cette fois, il n’y aura que des chansons de haine. »

 

Jusqu'au 29 février 2020, Arte diffusera le documentaire Lou Reed - L’histoire de l’album « Transformer ». Une petite pépite.

 

Les documentaires britanniques Classic Albums ont toujours été des mines d'or, reprenant point par point et avec des témoignages exclusifs, l'histoire d'albums qui ont marqué à jamais le monde de la musique.

 

Produit en 2001, ce documentaire montre comment Reed a pensé son deuxième album devenu culte, et revient sur l'influence de Mick Ronson et David Bowie dans la production de ce chef-d’œuvre. Satellite Of Love, Perfect Day ou encore Walk On The Wild Side... tous ces tubes s'y sont matérialisés.

 

Lou Reed explique pourtant au cours de son entretien : « Je ne pensais pas faire un tube. 'Wild Side, un tube, vous rigolez ?' Non ! Jamais je n'aurais pensé faire aucun tube. »

 

Après quatre albums officiels du Velvet Underground, Lou Reed, exsangue, fauché et humilié par les échecs systématiques, finit en 1970 par laisser le groupe à la dérive, qui sortira même sans lui un ultime album, Squeeze, en 1973.

 

« Pour gagner de l’argent de poche et financer des régimes alimentaires qu’il a décidé d’opposer à son hygiène de vie chaotique, il ramasse les poubelles sur les plages de Long Island, gère de la paperasserie pour son père.

 

Mais lui qui écrit depuis son adolescence, soupape vitale d’une vie sous haute tension, recommence vite à griffonner, à faire le tri dans la masse considérable de chansons qu’il accumule depuis plus de dix ans.

 

Un jeune Anglais en vue, qui a poussé sa fascination pour la famille Warhol jusqu’à se payer un humiliant pèlerinage à la Factory, fait des pieds et des mains pour rencontrer ce Lou Reed à la dérive. Il s’appelle David Bowie et vient à New York rencontrer son idole en septembre 1971.

 

En ce début de seventies, Bowie travaille en surrégime sur dix projets à la fois, dans une boulimie d’expériences que le rock a du mal à suivre : entre ses propres albums et ses projets de production pour Mott the Hoople ou Iggy Pop, il valse entre les personnages et les casquettes. Et quand Lou Reed débarque à Londres en décembre 1971, Bowie vient de sortir Honky Dory, un album qui fait référence à Warhol et au Velvet enfin réhabilité.

 

C’est donc un Lou Reed riche d’espoirs et avide de revanche qui vient enregistrer en Angleterre son premier album solo, qui sortira en avril 1972.

 

Simplement intitulé Lou Reed et orné d’une pochette assez immonde, ce premier album pour la puissante maison RCA a été bricolé avec des avortons de chansons plus ou moins déjà testés sur scène ou en studio avec le Velvet déliquescent. C’est un album sans nom, sans son, sans but, ou un Lou Reed fantomatique erre entre fulgurances rares et banalités écrasantes de pompe.

 

On lui a collé des musiciens de studio standards qui le privent – quelle absurdité – de guitare, instrument pour lequel ces professionnels de la profession le jugent incompétent. Le Label, qui espère hier surfer sur une vague glitter naissante (pour laquelle Lou Reed est une influence reconnue) est consterné par le résultat. Surtout que Bowie sort The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars mi-juin. Lui aussi chez RCA.

 

Et le moins qu’on puisse dire, c’est que l’accueil réservé aux deux albums sortis à quelques jours d’écart est pour le moins opposé : l’hystérie pour l’un, le dédain pour l’autre. Mais Bowie, fidèle depuis que son manager lui a donné, dès 1966, l’une des premières copies à parvenir à Londres du premier album du Velvet, n’abandonne pas son envie de renvoyer l’ascenseur, déjà formulée sur la pochette de Hunky Dory.

 

On y lisait: « Some V.U.: White Light returned, with thanks. » Il invite sur scène, le présente comme une influence majeure partout où se tend un micro et prend tout le monde de court, Lou Reed compris, quand il annonce qu’il produira lui-même le prochain album du New-Yorkais.

 

Début août : Bowie, Lou Reed et Mick Ronson s’enferment au studio Trident. Ce n’est pas une période de tout repos pour David Bowie : il produit en même temps Lou Reed et Mott The Hoople, doit donner des concerts à New York et Londres.

 

Mais Lou Reed et David Bowie sont fascinés l’un par l’autre.

 

Ils traînent ensemble dans Soho et absorbent comme deux vampires tout ce qu’ils peuvent intégrer de l’autre. On dira ensuite (Lester Bangs, Guy Peellaert) que Bowie l’imitateur a sucé les idées de Lou Reed l’originateur. C’était aller un peu vite en conclusion. Lou Reed a pris d’énormes leçons auprès de Bowie, alors artiste le plus populaire d’Angleterre. Et les deux hommes, durant l’enregistrement, vont se lancer dans une pantomime créative, faisant des studios Trident un territoire délirant.

 

Lou Reed Transformer

 

Il y aura des crises, des moments de panique ou de perdition. On verra Bowie prostré dans les toilettes et Lou Reed hurlant à la lune dans la cabine. Seul Mick Ronson, le fidèle guitariste, semble raison garder. Ses riffs cossus donnent une enveloppe charnelle au rock new-yorkais de Reed.

 

Pourtant ni Bowie ni Lou Reed ne semblent en état d’assumer les responsabilités de l’album. Qu’importe: l’ingénieur du son Ken Scott, phare de granit dans cette tempête d’ego et d’excès, donne forme au désordre. Il tient la boutique: David fait son David, la plupart du temps absent, et Lou est ailleurs, paumé. Pas paumé au point de déléguer une fois encore le son, voire les chansons, à des requins. Car les chansons sont fermes, parmi les plus solides et tubesques que Lou Reed composera de sa vie. Certaines continuent même de vivre à travers des reprises incessantes, comme ce Satellite of Love revisité par U2, Eurythmies ou Morrissey.

 

Réfléchissant sur l’échec de son premier album solo, Lou Reed confirme : « j’ai essayé d’écrire des chansons d’amour et on a vu ce que ça donnait. Cette fois, il n’y aura que des chansons de haine. »

 

Mais sous ces postures bravaches, Lou Reed est un artiste fragile. Il était sorti une première fois de sa coquille sur ordre d’Andy Warhol et il le fera à nouveau grâce à David Bowie et Mick Ronson. Et c’est cela, la réussite de « Transformer ».

Un disque gonflé, populaire, qui offre de très grandes réussites et démarre sur les chapeaux de roue avec « Vicious », riffs chromés, bagarre entre deux amants qui donne le ton : rien n’est facile. Mais nous progressons. En 1956, Lou Reed a été constaté homosexuel : on l’a envoyé subir des électrochocs en asile psychiatrique. Seize ans plus tard, il est le protégé du roi Midas et ses chansons explosent. Notamment « Perfect Day ».

 

La suite ICI 

9 octobre 2011

Lou Reed : trop vieux pour les vieilles charrues ! Normal les vieux sont insupportables !

 

Le titre est de l’Express, « 18h10. On rassemble les brebis égarées: le Lou sort du bois » ça c’est le Télégramme. Pour la première fois, l'ex-Velvet Underground se produisait à Carhaix et ce devait être l'un des grands moments du vingtième anniversaire des vieilles charrues.

 

 

« La pluie, qui était tombée abondamment toute l'après-midi sur la plaine de Kerampuilh à Carhaix où sont installées les scènes du festival breton, s'était miraculeusement interrompue quelques minutes avant l'entrée en scène de Lou Reed. Lunettes rondes argentées posées sur un visage buriné, le rockeur américain, qui fêtera ses 70 ans en mars prochain, est apparu sur scène vêtu d'un jean, tee-shirt noir et fine veste en cuir, l'air fatigué et absent. » écrit le mec de l’Express

 

La suite ICI 

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