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19 mars 2017 7 19 /03 /mars /2017 08:00
CHAP.18 en vrac, imagine-t-on Fillon à l’Élysée et Pénélope à la Santé ! Macron, une énigme française ?

Et si nous parlions du peuple, par exemple celui qui lit toujours Nous Deux 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

«Nous deux», c'est pour toujours

Catherine Mallaval — 26 janvier 2005

 

Petite causette avec Pierrette, Nicole et Simone, le comité de lecture de l'hebdomadaire né en 1947, qui a passé le cap du 3000e numéro.

 

Nous deux, né en 1947, est tout simplement le seul survivant des journaux à l'eau de rose. Confidences et Intimité ont quitté ce monde de brutes. Lui se maintient (au sein du groupe Emap), avec des ventes de 347 000 exemplaires. Certes, les records à plus d'un million atteints dans les années 60, quand les stars posaient dans les romans photos sont loin derrière. Mais l'hebdo gagne de l'argent, malgré une franche aversion des annonceurs pour ses lectrices du genre «CSP -» (en clair, pas du tout friquées), comme ils disent, et dont la moitié a plus de 50 ans. Des lectrices comme Pierrette, Nicole et Simone qui ont commencé à bosser dans la couture, à 14 ans. Pas seulement pourtant. Depuis que Nous deux a viré les couples d'anonymes de sa couverture au profit de stars, comme Michèle Torr ou Dalida (en alternance tout de même avec des plus jeunes, genre Laura Smet), voilà que des gays s'en régalent aussi...

 

«On peut tout dire dans Nous Deux. Et nous avons déjà publié une histoire d'homosexuelles, d'amours entre deux personnes du troisième âge, de Viagra... Nous évoluons avec la société, et le prince charmant n'est plus forcément chirurgien, même si ça marche toujours. Toutefois, il faut que les nouvelles se terminent sur une note d'espoir», tranche la rédactrice en chef, Marion Minuit. Une grosse machine à mouliner du Marshmallow, ce journal ?

 

Happy end. «Nous deux, c'est un journal qui a une vraie personnalité. C'est du rêve. A savourer comme un bon dessert au chocolat», renchérit Marion Minuit. «D'ailleurs, tous les gens de marketing qui ont eu des velléités de changement ont rebroussé chemin», se félicite-t-elle. «Nous, ce qui nous importe, ce sont nos lectrices. Et c'est pour cela que j'ai besoin de savoir ce que Nicole, Simone et Pierrette ressentent quand je leur soumets des nouvelles, ajoute Dominique Faber. Simplement, nous avons aussi des lectrices plus jeunes qui, bizarrement, sont nettement plus conservatrices, et nous devons en tenir compte.»

 

Et pourquoi les magazines féminins seraient-ils destinés uniquement aux femmes ?

 

Les lectures de l'oncle Paul

 

Magazine Nous Deux N°3598 du 14 au 20 juin 2016.

 

Ne serait-ce pas de la ségrégation ?

 

Faisant fi du ricanement de certains, et sachant que le ridicule ne tue pas, la preuve, je me suis acheté puis ai offert à ma femme le dernier Nous Deux en date.

 

Pour des raisons simples qui se nomment littérature et découverte.

 

En effet les magazines, les périodiques qui proposent des nouvelles inédites et variées sont de plus en plus rares. Plus rares que les vulgaires revues consacrées au voyeurisme ciblé stars et politiciens en mal de publicité et qui font tout pour attirer le regard sur eux.

 

Donc revenons à Nous Deux que j'ai feuilleté, comme il m'arrive souvent de parcourir des revues dans mon hypermarché, que ce soit musicales, historiques ou politiques, de moins en moins ces dernières puisqu'elles ne reflètent que le bon vouloir de leur financier de patron, donc en feuilletant le Nous Deux en question, j'ai découvert qu'au sommaire figuraient deux nouvelles signées par des figures littéraires qui ne m'étaient pas inconnues : Frédérique Trigodet qui est publiée chez SKA éditeur, et Jean-Marie Palach chez Pavillon Noir et Daphnis et Chloé.

 

Pour 2,10€, je me suis dit in petto, oui je me parle à moi-même parfois ne craignant pas la contradiction, que pour ce prix-là je pouvais me l'offrir, et qu'éventuellement je l'offrirai à quelqu'un d'autre, femme ça je l'ai déjà dit, filles, belle-sœur, voire pourquoi pas mon médecin afin qu'il renouvelle son stock, en ayant soin au préalable de mettre de côté les textes des deux auteurs cités et hypothétiquement d'autres textes qui me sembleraient intéressants.

 

Pour une fois, je vais essayer de faire court, ça me changera, dans la présentation de ces deux nouvelles, sachant qu'il y en a quatre au sommaire, plus des romans-photos pour ceux qui s'intéressent à ce genre romanesque.

 

La suite ICI

 

Le peuple toujours vu par Hannelore Cayre dans La daronne

 

« Mes fraudeurs de parents aimaient viscéralement l'argent. Pas comme une chose inerte qu'on planque dans un coffre ou que l'on possède inscrit sur un compte. Non. Comme un être vivant et intelligent qui peut créer et tuer, qui est doué de la faculté de se reproduire. Comme quelque chose de formidable qui forge les destins. Qui distingue le beau du laid, le loser de celui qui a réussi. L'argent est le Tout ; le condensé de tout ce qui s'achète dans un monde où tout est à vendre. Il est la réponse à toutes les questions. Il est la langue d'avant Babel qui réunit tous les hommes. »

 

« Il faut dire qu'ils avaient tout perdu, y compris leur pays. Il ne restait plus rien de la Tunisie française de mon père, rien de la Vienne juive de ma mère. Personne avec qui parler le pataouète ou le yiddish. Pas même des morts dans un cimetière. Rien. Gommé de la carte, comme l'Atlantide. Ainsi avaient-ils uni leur solitude pour aller s'enraciner dans un espace interstitiel entre une autoroute et une forêt afin d'y bâtir la maison dans laquelle j'ai grandi, nommée pompeusement La Propriété. Un nom qui conférait à ce bout de terre sinistre le caractère inviolable et sacré du Droit ; une sorte de réassurance constitutionnelle qu'on ne les foutrait plus jamais dehors. Leur Israël.

 

Mes parents étaient des métèques, des rastaquouères, des étrangers. Raus. Une main devant, une main derrière. Comme tous ceux de leur espèce, ils n'avaient pas eu beaucoup le choix. Se précipiter sur n'importe quel argent, accepter n'importe quelles conditions de travail ou alors magouiller à outrance en s'appuyant sur une communauté de gens comme eux ; ils n'avaient pas réfléchi longtemps.

 

Mon père était le PDG d'une entreprise de transport routier, la Mondiale, dont la devise était Partout, pour tout. "PDG", un mot qui ne s'emploie plus aujourd'hui pour désigner un métier comme dans Il fait quoi ton papa ? - II est PDG..., mais dans les années 70 ça se disait. Ça allait avec le canard à l'orange, les cols roulés en nylon jaune sur les jupes-culottes et les protège-téléphones fixes en tissu galonné.

 

Il avait fait fortune en envoyant ses camions vers les pays dits de merde dont le nom se termine par -an comme le Pakistan, l'Ouzbékistan, l'Azerbaïdjan, l'Iran, etc. Pour postuler à la Mondiale il fallait sortir de prison car, d'après mon père, seul un type qui avait été incarcéré au minimum quinze ans pouvait accepter de rester enfermé dans la cabine de son camion sur des milliers de kilomètres et défendre son chargement comme s'il s'agissait de sa vie.

 

Je me vois encore comme si c'était hier en petite robe de velours bleu marine avec mes chaussures vernies Froment-Leroyer, à l'occasion de l'arbre de Noël, entourée de types balafrés tenant dans leurs grosses mains d'étrangleurs de jolis petits paquets colorés. Le personnel administratif de la Mondiale était à l'avenant. Il se composait exclusivement de compatriotes pieds-noirs de mon père, des hommes aussi malhonnêtes que laids. Seule Jacqueline, sa secrétaire personnelle, venait rehausser le tableau. Avec son gros chignon crêpé dans lequel elle piquait avec coquetterie un diadème, cette fille d'un condamné à mort sous l'Épuration avait un air classieux qui lui venait de sa jeunesse à Vichy. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Macron, une énigme française

—The New York Times

(extraits) New York

 

Les insultes et les rumeurs vont bon train : ses discours sont trop longs et regorgent de banalités rassurantes ; il n’a pas de vrai programme ; son passage au gouvernement a été un échec ; il cache son homosexualité ; il développe un culte de la personnalité ; il est pour le capitalisme ; et, pour couronner le tout, il est jeune.

 

S’il fallait un signe qu’Emmanuel Macron, l’ancien ministre de l’Économie de 39 ans, est le nouveau favori de la course présidentielle française, il n’y a qu’à voir la volée de bois vert qu’il reçoit.

 

Même les Russes l’attaquent, via des sites favorables au Kremlin.

 

Les deux grands partis du pays se sont tiré une balle dans le pied, le premier avec l’aff aire de corruption autour de François Fillon, le second avec le projet utopiste de Benoît Hamon. Le jeune Macron s’est habilement glissé dans la brèche. Candidat apolitique, il est de plus en plus perçu comme celui qui renversera le courant populiste autoritaire et battra la présidente du Front national, Marine Le Pen.

 

Pourtant, son élection pourrait être plus improbable encore pour la France que celle de Marine Le Pen. En dépit des efforts de sa présidente pour redorer le blason de son parti, le Front national reste infréquentable pour une majorité de Français. Marine Le Pen a beau arriver en tête des intentions de vote, personne ou presque ne s’attend à ce qu’elle remporte le second tour.

 

Macron, lui, n’a jamais été élu.

 

Pendant deux années peu fructueuses, il a dirigé l’économie languissante de la France sans laisser beaucoup de réalisations importantes dans son sillage.

 

Membre d’aucun grand parti, voire d’aucun parti, il n’est guère aimé de ses anciens collègues du gouvernement socialiste. Se faisant fort de transcender les partis, il défend un programme qui inclut des éléments de gauche, de droite et du centre : préservation des aides sociales, maintien du pays au sein de l’Union européenne et allégement des charges sur les entreprises. Cependant, en optant pour cette stratégie, il propose des mesures que tout le monde peut détester. Et, peut-être plus grave encore en France, il risque de passer pour un pseudo-candidat qui ne défend rien.

 

Les ricanements suscités par le nom de son mouvement, En marche !, ont couvert le message qu’il tentait d’adresser au peuple.

 

“En marche vers quoi ?” demandaient les sceptiques. À ce jour, cette question est restée sans réponse, même si le candidat a gagné du terrain.

 

M. Macron a épousé son ancienne professeure de lycée, de 24 ans son aînée – une histoire fascinante pour ses compatriotes, mais qui a fait scandale dans sa ville d’Amiens. Et il a travaillé pour la banque d’aff aires Rothschild, une profession qui est loin de faire l’unanimité. Début février, à la surprise des médias, il a ironisé en public sur les rumeurs qui couraient sur son homosexualité :

 

“C’est désagréable pour Brigitte, a-t-il dit. Mais je vous rassure, comme elle partage tout de ma vie, du soir au matin, elle se demande simplement comment physiquement je pourrais. Et je ne l’ai jamais rémunérée pour cela”, faisant allusion aux emplois fictifs dont la femme de M. Fillon est soupçonnée.

 

Les foules qui se pressent à ses meetings ces dernières semaines ne laissent pas de surprendre les commentateurs.

 

[Le 4 février,] 8 000 personnes sont allées l’écouter au palais des Sports de Lyon, pendant que plusieurs milliers d’autres le regardaient sur un écran géant à l’extérieur. Il a parlé près de deux heures, le visage relevé, comme en extase, utilisant à plusieurs reprises l’expression “mes amis” pour s’adresser à l’assistance. Il y avait de vagues promesses d’espoir et d’union, et surtout beaucoup de joie, dans l’énorme foule qui avait fait le déplacement. “Votre présence, ce mur de présences autour de moi, c’est la preuve vivante que nous sommes bien là”, a lancé le candidat, rayonnant. “C’est une démonstration d’envie.” À Lyon, il a fait référence à la gauche, à la droite et au centre, citant Charles de Gaulle et des écrivains comme Émile Zola, Charles Péguy et René Char, et plaçant sa candidature sous le signe du “rassemblement” et de la “réconciliation”. Son discours manquait de précision et de détails. Mais la foule n’était pas venue pour cela.

 

—Adam Nossiter

Publié le 13 février

 

Le caméléon a trouvé la faille

 

Pour réussir sa campagne, Emmanuel Macron a bénéficié des faiblesses de ses concurrents, mais a surtout fait preuve d’un sens du placement politique hors pair, juge ce journal espagnol.

—El País Madrid

 

Emmanuel Macron réunit autant de raisons d’être président que de ne pas l’être. Il est trop jeune, il n’a pas de parti politique et a construit une candidature incertaine en quelques mois. Malgré tous ces obstacles, il bénéficie d’une étrange conjonction astrale. Il est servi par son charisme et son profil “apolitique”, mais aussi par la situation catastrophique dans laquelle se démènent ses adversaires, ce qui lui a ouvert la voie vers l’Élysée, comme s’il était prédestiné depuis le berceau à la succession de François Hollande.

 

Dans le psychodrame de la politique française, il devait immanquablement y avoir un crime lacanien et œdipien. Macron a été ministre des Finances jusqu’à l’été dernier, il a défendu la très polémique loi travail, texte d’inspiration libérale, puis a abandonné son poste pour se concentrer sur ses propres ambitions. Après un démarrage très modeste, dans l’incrédulité et la condescendance générales, il a pris son essor à mesure que ses adversaires se retrouvaient piégés dans leurs propres candidatures.

 

Benoît Hamon est trop à gauche.

 

Marine Le Pen est trop à droite.

 

Et François Fillon paraît carbonisé par les aff aires de népotisme qu’a révélé Le Canard enchaîné.

 

Prêt-à-porter. Pour se glisser dans la brèche, rien de tel qu’un candidat prêt-à-porter, qui ne se soucie pas d’ambiguïté idéologique depuis qu’il a déclaré à ses compatriotes en août dernier ce qu’ils savaient déjà ou avaient déjà supposé : “Je l’avoue, je ne suis pas socialiste.”

 

Il est quoi, alors ? Difficile à dire, car l’homme manœuvre au centre avec une habileté diabolique, spéculant sur le conservatisme anthropologique des Français, dont le nouveau golden-boy espère qu’il l’emmènera vers la victoire.

 

Macron entend faire de la responsabilité républicaine de l’électorat son cheval de bataille. Effectivement, par son messianisme, sa promesse de réformer radicalement le pays, sa télégénie, sa philanthropie, il présente des traits populistes, mais cela n’a rien à voir avec les bas instincts lepénistes (ou trumpistes), pas plus que cela ne contredit son appartenance au cœur de l’establishment.

 

Macron est en effet issu de l’École nationale d’administration (ENA) : trois lettres qui renvoient à la plus grande caste politico-financière de France et qui lui ont ouvert les portes de la banque Rothschild. C’est la raison pour laquelle sa candidature est perçue avec attention et enthousiasme au sein du système.

 

Et c’est aussi pourquoi Macron a jugé bon de rappeler son engagement social : dans ses discours, outre les principes de liberté, d’égalité et de fraternité, il met toujours en avant la solidarité.

 

Macron incarne le néorépublicanisme, sans donner dans l’exaltation patriotique ni dans le nationalisme, mais en revendiquant la laïcité et l’attachement à l’Europe.

 

Dès son plus jeune âge, sa liaison avec sa professeure de français fait scandale. Aujourd’hui, Brigitte Trogneux est l’épouse du favori de l’Élysée. Et Macron considère comme siens les trois enfants et les sept petits-enfants de sa femme.

 

Cette modern family convient à l’image progressiste de Macron – et constituerait une nouveauté dans l’arrière-boutique sentimentale de l’Élysée.

 

Mitterrand avait une famille parallèle dans la clandestinité.

 

Chirac s’entourait de favorites.

 

Sarkozy et Hollande ont quitté leurs compagnes pour des femmes plus jeunes, liées au monde de la culture et du show-biz.

 

Macron a intérêt à ne pas commettre d’erreurs et à consolider son image de franc-tireur : occuper un grand ministère d’un gouvernement socialiste sans être socialiste, être un pur produit du système sans avoir l’air d’en faire partie, passer pour une “nouveauté” sans tache en ces temps de changement politique, enfin jouer les hommes providentiels en s’appuyant non pas sur un parti traditionnel, mais sur un mouvement dont le nom résume le concept de macronisme cinétique.

 

Il faut remonter à Silvio Berlusconi pour retrouver un phénomène aussi fugace et ambitieux. Il Cavaliere a construit Forza Italia en cinq mois, mais Macron ne disposait pas d’une plateforme télévisuelle à son service.

 

Par ailleurs, la désaffection pour la politique française et le désenchantement iconoclaste de l’électorat rappellent cette scène des Temps modernes où Chaplin ramasse sur le sol un drapeau rouge tombé d’un camion dont la remorque transporte une armoire à glace. Charlot l’agite pour attirer l’attention du chauffeur. Et dès qu’il le fait, il devient le leader involontaire d’une énorme manifestation.

 

Il ne suffit pas de vouloir être président, encore faut-il trouver le moment pour y parvenir.

 

—Rubén Amón

Publié le 13 février

 

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