J’en suis resté abasourdi lorsque j’ai découvert sur les réseaux sociaux que l’éloge à Diego Maradona s’appuyait sur la béatification de sa fameuse main, dites de Dieu, le 22 juin 1986, l'Argentine affronte l'Angleterre en quart de finale de la Coupe du monde au Mexique.
Marquer un but de la main c’est tricher !
Toutes ces belles âmes qui fustigent les sauvageons de banlieue, pleurnichent sur les incivilités des jeunes, prônent le respect des règles qui régissent notre vie en société, n’ont pas trouvé mieux que de louer ce geste, qu’il a dit ne pas regretter.
Par bonheur, dans le flot d’éloges qui pleuvent depuis l’annonce du décès de Diego Maradona mercredi à l’âge de 60 ans, l’entraîneur du FC Nantes, Christian Gourcuff, a affiché sa différence.
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Le technicien peut comprendre qu’on pleure un « joueur d’exception », mais il regrette les discours trop indulgents selon lui sur le mode de vie de l’Argentin, qui souffrait de plusieurs addictions.
« Dès qu’une personne meurt, on lui trouve toutes les qualités. C’est très triste qu’une personne ou qu’un sportif décède. Soixante ans, c’est très jeune. Je l’ai admiré. Je l’ai vu évoluer dans ses meilleures années. Sur le plan technique, de la virtuosité, c’était phénoménal. Sans doute est-il un chic type, je ne le connais pas. Il a eu une vie qu’on ne peut pas mener en exemple. C’est pour ça qu’il faut relativiser. Ce n’est pas parce qu’il est décédé que c’est devenu un exemple pour la jeunesse », a estimé le Breton ce vendredi en conférence de presse.
Dans son viseur aussi : la Une de L’Equipe intitulée "Dieu est mort" (voir ici). "C’est très malsain. Le but de la main qu’il marque est une entrave à la morale et à l’éthique sportive. Considérer ça comme un exploit et la revendication de la main de Dieu, j’ai trouvé ça complètement déplacé. Il en a fait des exploits. Reprendre ça comme principal fait d’armes, c’est pas terrible", a taclé le coach des Canaris avec beaucoup de franchise.
VAUTROT : « LA MAIN DE DIEU ? C'ÉTAIT LA MAIN DU DIABLE ! »
Il y a ceux qui ont joué avec Diego Maradona, ceux qui l'ont affronté et d'autres qui l'ont arbitré. Michel Vautrot fait partie de la dernière catégorie. Dans les années 1980, l'homme au sifflet a croisé plusieurs fois la route du Pibe de Oro, avant même de diriger la fameuse demi-finale de la Coupe du monde 1990 entre l'Italie et l'Argentine dans le temple de Diego, à Naples. En pleine rééducation après une opération au genou, l'ancien arbitre aujourd'hui âgé de 75 ans a accepté de partager ses souvenirs de Maradona au lendemain de sa disparition.
PROPOS RECUEILLIS PAR CLÉMENT GAVARD VENDREDI 27 NOVEMBRE ICI