Avortements, violences conjugales, alcoolisme... Les tragédies d'Ava Gardner ICI
Elle a incarné le sex-appeal et la tentation pour des milliers d'hommes. Ava Gardner, la « Marilyn brune », était une femme avide de liberté et d'amour, refusant de faire des concessions. Mais derrière cette vie débridée et non-consensuelle se cachent de nombreux drames.
PAR CHARLINE BOUZON
Pourquoi ce film ?
Soucieux de coller à la réalité, Ciné papy trouve indispensable de vous expliquer les raisons de l’agressive renaissance de la Chine.
Alors, en avant ! Sonnez hautbois, résonnez musettes ! Même si c’est derrière nous. Attention au Barnum que va faire Ciné papy. Entrez dans la danse ! Vous allez assister à un bal et ses violons et à des combats au son du clairon !
Quelle est l’histoire ?
Ciné papy qui vient de rédiger une de ses fiches les plus longues, va tirer au flanc. Il va citer, sans vergogne, Wikipédia qui, soit dit en passant, est plus complet qu’Allo ciné.
« Pékin, 1900. La révolte des Boxers prend de l'ampleur et les autorités chinoises sont divisées : le général Jung-Lu presse l'impératrice Tseu-Hi d'arrêter les fanatiques, tandis que le prince Tuan lui conseille de les aider à chasser les étrangers. Face à la menace de conflit, les délégations étrangères regroupées au sein du Quartier des légations, organisent leur défense. Le major Matt Lewis arrive à Pékin à la tête d'un détachement chargé de protéger l'ambassade américaine. Il y rencontre la baronne Natacha Ivanoff et l'ambassadeur britannique, Sir Arthur Robertson. Le 20 juin, le siège du quartier des ambassades commence. Il durera 55 jours. »
Réalisation
Nicholas Ray, Andrew Marton, Guy Green
Une vie cabossée que celle de ce scénariste, cinéaste et acteur américains. Le malaise cardiaque qui le terrasse sur le plateau des 55 jours brise sa carrière. Restaurateur un moment, il devient alcoolique et joueur compulsif, il perd sa fortune. Il fait faillite.
De réussites magistrales en faillites, des mariages ratés et de sérieux problèmes de santé marquèrent son existence. Il est mort relativement jeune à 67 ans Malgré plusieurs opérations, il décède d'un cancer des poumons le 16 juin 1973. Ses derniers mois de vie ont été filmés dans Nick's Movie par son ami Wim Wenders, qui l'avait fait jouer deux ans auparavant dans « L'Ami américain ». Cette fin tragique et cette connivence avec Wim Wenders illustre son amour du cinéma et ce qu’il va apporter à cet art.
Curieusement contrairement à ses contemporains qui commencent à innover il reste attaché aux films de genre tels le western, le film policier ou encore le péplum. Mais il dynamite ces genres car il n’y a plus de héros mais que des personnages dont la chute semble inévitable. Il influença un nombre considérable de jeunes cinéastes qui se revendiquent ouvertement de lui. Ainsi Jean-Luc Godard est un grand laudateur du cinéaste qui "personnifiait le cinéma" à ses yeux.
Martin Scorsese admire particulièrement « Johnny Guitare » 1954 et le célébrissime « La Fureur de vivre » 1955 avec le mythique James Dean et « Derrière le miroir » 1956
Curtis Hanson apparaît dans un documentaire pour le DVD de « Le Violent, » 1950 exprimant son analyse du film qui était l'une des nombreuses influences pour la réalisation de son « L.A. Confidential » 1997
François Truffaut a écrit sur Ray (très présent dans son livre Les Films de ma vie). Il affirme que « Les Amants de la nuit » 1949 est le meilleur film de Ray, mais accorde une grande place également à « Derrière le miroir » 1956 et « Johnny Guitare » 1954.
Wim Wenders est un autre de ses admirateurs européens, lui rendant hommage dans de nombreux films. Il donne un petit rôle au cinéaste dans son film « L'Ami américain » 1977. Alors enseignant à la New York University, Ray eut Jim Jarmusch50 comme élève, le jeune cinéaste indépendant devint son assistant. En retour, Jarmusch lui demanda conseil pour ses scénarios.
Quentin Tarantino est également un grand admirateur de Ray dont il cite souvent l'influence dans de nombreuses interviews « Les Amants de la Nuit » 1949 est d'ailleurs un de ses films préférés. On trouve en effet, aussi bien dans ses films « Reservoir Dogs » 1992 que dans ses scénarios tournés par d'autres « True Romance » 1993 (Scénario de Ray – film Tony Scott), la même dimension tragique de ces personnages prédestinés.
Un très grand cinéaste donc même si la forme classique de ses films pourrait en faire douter à l’occasion d’un visionnage superficiel.
Un dernier exemple pour s’en convaincre. Ray tourne son deuxième film « Les Ruelles du malheur » 1949 avec Humphrey Bogart, et surtout, avec le même « Le Violent » en 1950. Déjà, tout au long du film on ne sait si on se dirige vers un happy end ou un drame.
Qui fait quoi ?
Charlton Heston: Le major Matt Lewis
Personnalité complexe et pleine de contradiction que ce « Monstre Sacré » du Cinéma américain. Il s’engage auprès d Martin Luther King dans les années soixante. Démocrate jusqu’en 1972 il devient Républicain par la suite militant actif, jusqu’à en devenir président puis membre honoraire à vie de la NRA cette association de défense du deuxième amendement et donc de la vente libre des armes qui fait tant de ravage aux USA sans que personne ne fasse quoi que ce soit de réaliste pour améliorer la situation. La puissance financière de la NRA est telle que tout homme politique qui aurait des velléités à lutter contre elle, sait que ce sera non seulement en vain mais qu’il ne sera jamais plus élu. Remarqué par le réalisateur Cecil B. DeMille ce dernier lui confie un premier rôle en tant que directeur de cirque dans le long métrage « Sous le plus grand chapiteau du monde » 1952 ce qui le révèlera au public. (A ne pas confondre avec « Le Plus Grand Cirque du monde » 1964 d'Hathaway avec Rita Hayworth, Claudia Cardinale et John Wayne)
Dès lors Il va rapidement devenir l'acteur spécialiste des rôles historiques dans les grandes superproductions d'Hollywood des années 1950 et 1960. Cette spécialisation lui vient de sa carrure athlétique et de son visage aux traits fermes et réguliers. Ainsi, au cours de sa carrière Charlton Heston a été successivement Moïse, Le Cid, saint Jean Baptiste, Marc-Antoine (à deux reprises), le général Gordon, le président Jackson, le roi Henri VIII et Richelieu. En 1956, il obtient la consécration avec sa participation au film « Les Dix Commandements » 1956 de Cecil B. DeMille puis « Ben-Hur » 1959 de William Wyler pour lequel il obtient l'Oscar du meilleur acteur. Les autres films que sont « Le Cid »1961et « Antoine et Cléopâtre » (1972) (qu'il met lui-même en scène) confirment son intérêt pour les films à grand spectacle.
Une fois passée la mode des films « historiques » Il participera, toujours en tête d’affiche à des films de science-fiction ou d’anticipation tel le remarquable « Soleil vert » 1973 de Richard Fleischer ou encore « La Planète des singes » 1968 de Franklin J. Schaffner immense succès critique et public avec notamment cette géniale image finale de la Statue de la Liberté abattue, à moitié immergée en bordure de mer. Pour Ciné papy il s’agit là d’une image forte et puissante comme seul ,ce me semble, les américains savent trouver. Elle rejoint, dans mon album personnel, l’image du casque abandonné sur la plage, seul vestige semble t’il, du débarquement réussi en Normandie.
Malgré ce panégyrique Ciné papy a assez peu de sympathie pour cet acteur. Il trouve quand même grâce à ses yeux pour sa participation à « La Soif du mal » 1958 mis en scène par Orson Welles qui transformera Charlton Heston (comme il a transformé Rita Hayworth dans « La Dame de Shanghai » 1947. Il apparaît dans le rôle inattendu d'un commissaire mexicain honnête, Ramon Miguel « Mike » Vargas, face à son homologue américain, Hank Quinlan (interprété par Orson Welles), personnage énorme, bouffi, véreux et manipulateur. Ce film est une exception noire, baroque, unique — comme sont uniques la moustache et les cheveux noirs qu'il arbore — dans sa carrière où l'acteur, loin des fastes bibliques, historiques et épiques, peut montrer une dimension humaine plus moderne.
Ciné papy explique son peu de sympathie pour Charlton Heston par l’impression qu’il donne de savoir qu’il est Charlton Heston. Il se sert de ses rôles, pour montrer qui il est au lieu de lui permettre de montrer ses talents d’acteurs.
Charlton Heston aurait pu faire sienne cette phrase de John Wayne autre Monstre Sacré d’Hollywood : « J'ai joué John Wayne dans tous mes films et ça m'a plutôt pas mal réussi » Mais il n’avait certainement pas assez d’humour, pour ne pas parler d’auto dérision pour cela.
Ava Gardner: La baronne Natacha Ivanof
Cette superbe femme doublée d’une grande actrice évoquait régulièrement son horreur des chaussures. « Je les mets pour danser mais je ne suis bien que pieds nus » (de mémoire) Le grand Joseph L. Mankiewicz en fera un film « La Comtesse aux pieds nus » 1954 dont il sera également le scénariste . Ava Gardner est arrivée au cinéma presque contre son gré . Elle ne s’est jamais sentie à sa place . Elle a été élevée ( formatée ?) chaque apport lui faisant comprendre ,d’une par, que ce n’était pas elle et, d’autre part, confortait ses complexes. Les paparazzi ne manquent rien de savie amoureuse chaotique ear elle semble savoir ce qu'elle veut. Sa liaison torride et tumultueuse avec un Sinatra au creux de la vague va déchainer contre elle les ligues de vertus car Sinatra était encore marié. Cela ne l’empêche nullement de tourner des films qui deviendront de grands succès qui la mèneront au succès international. Elle viendra habiter en Espagne et en Angleterre sans arrêter de tourner :
- 1951 « Pandora » d'Albert Lewin
- 1952 « Les Neiges du Kilimandjaro » d’après Hemingway
- 1953 « Mogambo » de John Ford avec Clark Gable
Sans oublier - 1964 « La Nuit de l'iguane » de John Huston ou elle est ensorcelante Ni bien sur - 1954 « La Comtesse aux pieds nus » ou elle est sublimée par Mankiewicz qui retrace la vie de celle qui fut dans la réalité sténo dactylo
Assez pour Ava Gardner qu’on retrouvera certainement d’en d’autres fiches
Mais pour finir en beauté, ce sont les autres qui en parlent mieux que Ciné papy.
« Elle est extrêmement intelligente. Elle exerce une grande fascination mais elle est hantée par le désespoir. C’est une femme dominée par la fatalité. Elle n’est pas en très bons rapports avec elle-même et entre autres choses – elle se considère une mauvaise comédienne. C’est bien triste. Dans La Croisée des destins, elle a joué de merveilleuses scènes érotiques ainsi que je vous l’ai dit. Elle se brossait les dents avec du whisky, très vulgaire et très excitant. Mais tout ça était coupé par les censeurs. »
— Citation de George Cukor, dans Cinéma d’aujourd’hui de Jean Domarchi, éditions Seghers, 1965.
« Je l'ai toujours admirée en tant qu'actrice, et j'ai toujours eu le sentiment qu'elle n'était pas appréciée à sa juste valeur, parce que les gens étaient trompés par sa beauté et n'attendaient rien de plus. Elle-même n'était pas très ambitieuse quant à sa carrière d'actrice. Pourtant elle s'est constamment améliorée, et dans ses meilleurs films, je crois qu'on peut légitimement la classer parmi les grandes actrices du cinéma américain. »
— Citation de Gregory Peck, dans Ava, Mémoires, 1990, page 291.
David Niven: L'ambassadeur britannique, Sir Arthur Robertson
Cinquante ans de carrière pour cet acteur qui incarna si bien l’Anglais tel qu’on l’imagine alliant flegme et humour. Ces quelques références vous permettrons de le mieux situer.
- 1969 « Le Cerveau » de Gérard Oury
- 1963 : « La Panthère rose » de Blacke Edwards
- 1978 : « Mort sur le Nil » de John Guillermin
Sans oublier - 1965 : Lady L de Peter Ustinov dont il existe une fiche de Papy ciné John Ireland: Le sergent Harry
Collectionneur de seconds rôles il n’est mentionné ici que par ce qu’il a participé à plusieurs série que les aficionados reconnaîtront certainement s’ils ont suivi des « Petite Maison dans la prairie » ou « Bonanza »
Pour la petite histoire il réalisa, avant l’heure, «The Fastand & Furious » 1955 titre repris par les réalisateurs de la série contemporaine mais qui n’a rien à voir avec les vols de camions et/ou problème de drogue de l’original.
Harry Andrews: Le père de Béarn
Ce serait une erreur, pire, une faute que de ne pas faire de place à cet acteur anglais à la carrière florissante au théâtre (presque tout Shakespeare) et à la gueule si reconnaissable au cinéma (comme son compatriote Trevor Howard, par exemple). Les rôles pour lesquels Harry Andrews reste celle d’officier comme Lord Lucan dans « La Charge de la brigade légère » 1968
Paul Lukas : Le docteur Steinfeldt
Que personne, j’en suis sûr, ne connaît mais, il ne sera fait aucun reproche pour cette lacune. D’autant que sa présence est dû à un caprice de Ciné papy. Paul Lukas est plus connu pour avoir joué le professeur Aronnax dans le film « Vingt Mille Lieues sous les mers » 1954, produit par Walt Disney avec également Kirk Douglas et James Masson en Capitaine Nemo, film qui avait enchanté mon enfance.
à y bien regarder Il travailla ardemment dans les années 1930. On le vit le policier Grumpy, dans « Une femme disparaît » 1938 d’Alfred Hitchcock. Son rôle majeur fut dans « Quand le jour viendra », . 1935 lorsqu'il reprit le rôle qu'il avait déjà joué au théâtre d'homme luttant contre les Nazis Il se permit de coiffer – excusez du peu –Bogey sur le poteau obtenant l'oscar du meilleur acteur pour ce rôle, malgré la redoutable concurrence, avec Humphrey Bogart pour « Casablanca », 1942 mais aussi Gary Cooper pour « Pour qui sonne le glas » 1943 Walter Pidgeon pour « Madame Curie » 1943 et Mickey Rooney – Immense vedette en son temps et mari éphémère d’Ava Gardner - pour « Et la vie continue »1943.
Cerise sur le gâteau
Acteur mais curieusement non crédité au casting présenté par les sites consacrés au cinéma Walter GotelL .
- Qui ça ? Walter GotelL
- Je ne vois pas !
- Mais si voyons Anatol Gogol à l’écran !
- Anatol … arrête de te foutre de nous Ciné papy
- Et si je vous dis Chef du KGB ?
- ???
- Et si je vous dis James Bond ? Et oui, il est le vilain dans sept films de 1963 avec « Bon baisers de Russie » à 1987 avec « Tuer n’est pas jouer »
Ici il est l’équivalent du Major Lewis mais pour la légation Allemande et on le voit bien distinctement dans plusieurs scènes mondaines (hall de l’hôtel) ou militaires (réunion des représentant des légations et de leurs officiers supérieurs commandant les effectifs, font le point
Des bons et beaux moments
La première apparition de la splendide Ava Gardner, royale, descendant l’escalier alors que son beau-frère se voit opposé par le directeur de l’hôtel un refus d’obliger une cliente à descendre de sa chambre.
La réplique de David Niven à ses homologues représentants les autres concessions. Ils donnent tous dans un drôle de chahut pour des diplomates, des raisons de partir. Ils somment David Niven de leur dire ce qu’il va faire, lui. Il les écarte avec une détermination toute diplomatique et répond : « Boire une coupe de champagne »
A son arrivée à l’hôtel le directeur remet au Major Lewis son courrier que celui-ci, sans plus attendre, jette à la poubelle. Mais c’est le courrier de six mois s’exclame le directeur ! Réplique du Major « Vous ouvrez votre courrier, il vous faut le lire. Vous le lisez il vous faut répondre « Voilà une corvée d’évitée. Et de poursuivre la façon de régler son problème de chambre l’hôtel étant complet.
La façon dont David Niven, d’un négligent et discret coup de pied écarte le coussin que l’on place au pied du trône pour s’adresser à l’impératrice Tseu-Hi.
Et si pour une fois on parlait musique - aujourd’hui Dimitri Tiomkin
Dimitri Tiomkin est un des plus grands compositeurs de musique de film américain pendant l’âge d’or du cinéma. Il a travaillé avec les metteurs en scène majeurs de la profession tels John Sturges, Howard Hawks, William Wyler, Richard Fleischer, John Huston, Alfred Hitchcock et Frank Capra. Il récolta trois Oscars.
Pax