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23 septembre 2019 1 23 /09 /septembre /2019 07:00
Au temps du fascisme les Italiens furent privés de vrai café, Mussolini au nom de sa politique protectionniste et autarcique leur imposa le surrogato fait avec des fayots…

Les retraites, les retraites… même les potes de Me Morain et icelui sont dans la rue… Y chante pas encore « Macron t’es foutu, les baveux sont dans la rue… », y sont pas encore affiliés à la CGT ni du genre RATP départ prématuré, mais moi qui le suis, retraité, je ne sais plus à quel saint me vouer dans ce maelstrom où chacun défend son bout de gras, ce sont toujours les autres qui sont les privilégiés.

 

 

Pour mon cas j’ai commencé à cotiser à 18 ans et je me suis arrêté à 67 ans, j’ai 5 caisses qui me versent des picaillons chaque mois : la retraite de la SS, de la MSA c’est le régime général et celles de mes complémentaires : IRCANTEC, AGIRC et ARRCO qui m’ont octroyé tout au long de ma vie professionnelles des points.  Si j’ai une bonne retraite c’est grâce à ces dernières qui me versent les 2/3 de ce que je touche.

 

Devrais-je ajouter mon grain de sel dans la mêlée actuelle ?

 

La réponse est non.

 

Certes je suis un privilégié, un de ces baby-boomers profiteurs des belles années, mais qui puis-je je n’ai demandé à personne de naître à cette époque dites bénie, suis allé à l’école, j’ai bossé dans le privé et dans le parapublic, tout ce que j’ai gagné, y compris lorsque j’étais membre de cabinet a été déclaré, j’ai donc cotisé sur chaque centime, alors ne comptez pas sur moi pour me couvrir la tête de cendres ou joindre ma voix aux porteurs de pancartes.

 

Bref, je vis mon bout de vie et je lis.

 

Dans ma razzia de livres j’inclus toujours des polars, et plus particulièrement ces derniers temps de la littérature policière italienne.  

 

Olivia Audin écrit dans son Petit Journal

 

« Depuis quelques décennies, la littérature policière italienne s’est nettement installée sur les étagères des librairies françaises. Les gialli (nom dérivé de la couleur de la couverture des romans policiers à l’époque) écrits par Macchiavelli, Camilleri ou Scerbanenko  mettent au centre de la narration l’Italie urbaine et ses fantasmes. Mais l’un des maîtres du genre est Maurizio de Giovanni, qui laisse, roman après roman, une trace noire et profonde dans la littérature. »

 

Sous sa plume, la Naples des années 30 est bien différente de celle d’aujourd’hui. Les femmes trop belles, comme la superbe Filomena, doivent se marier vite sous peine de devenir des proies faciles et peu crédibles pour les médisants. Les ragots des vieilles femmes, dans le basso, le quartier pauvre, courent plus vite que les policiers qui ne peuvent arriver sur le lieu d’un crime qu’en marchant. Le divisionnaire, dans les petits papiers de Mussolini, le Mascellone, cherche plus à s’élever socialement qu’à rendre la justice, et il exècre son subordonné, le commissaire Ricciardi, trop droit, dont l’attitude rebelle le pousse même, comble du mauvais goût, à ne pas porter de chapeau. Et pourtant la fureur et les passions sont identiques à celle d’aujourd’hui

 

Les personnages de De Giovanni sont attachants. Loin d’être parfaits, ils se montrent sous leur jour le plus réaliste. Et plus intéressante encore est la description de l’Italie fasciste symbolisée, selon Ricciardi, par le surrogato, ce faux café écœurant, aussi éloigné du vrai café que Mussolini ne l’est d’un vrai dirigeant. Plus vivante est la peinture de la Naples aux deux visages, de la recherche désespérée et impossible de l’amour, de la faim du peuple, origine de tout crime. Entre le fastueux théâtre San Carlo, où les dorures servent d’écrin aux bijoux de l’art lyrique, et le Paradiso, où les perles sont des prostituées de bas-étage, le commissaire voit tout de cette ville complexe, attirante et repoussante à la fois.

 

De Giovanni, qui partage encore son temps entre son métier de banquier et sa passion pour la littérature, a obtenu le prix Scerbanenko en 2012 pour La méthode du crocodile. Son écriture est douce et parfois poétique : le roman noir enrichit sa gamme de nouvelles couleurs.

 

A découvrir à partir du 5 juin prochain, L’Enfer du commissaire Ricciardi, le dernier livre d’une série de romans noirs.

 

 

J’ai connu Maurizio de Giovanni en achetant, sur les judicieux conseils du libraire de la librairie Companie  ce dernier livre.

 

J’ai donc commencé par la fin ce qui m’a permis ensuite de lire dans la foulée : l’hiver, le printemps, l’été et l’automne du commissaire Ricciardi.

 

Toujours soucieux de l’instruction des ignorants, loin des clameurs de la rue, je leur offre une petite parcelle d’histoire.

 

Nos braves « poulets de Napoli » sont obligés de boire du surrogato.

 

 

Qu’est-ce le surrogato ? ICI 

 

Ce fut, du fait de la politique économique d’autarcie du régime fasciste de Mussolini, dit Mascellone, qui avait relevé les taxes des produits importés, un ersatz de café fait avec des haricots (pendant l’occupation dans notre pauvre pays « protégé » par le vieux Maréchal c’était des glands). Nos amis italiens si friands de bon café devaient s’en passer. Lire l’excellent article de Pierre Milza ci-dessous.

 

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Mascellone, surnom donné au Duce : grosse mâchoire.

Image associée

 

L'Italie choisit l'autarcie et sombre avec Hitler

Par Pierre Milza

Publié le 05/01/2013 à 05:00

 

1925. AVANT LA GRANDE CRISE MONDIALE. Mussolini a imposé des mesures protectionnistes, c'est d'abord pour mener une politique de prestige monétaire. Ce n'est que dans un deuxième temps que la mobilisation économique visera à préparer le pays à la guerre.

 

Le choix d'une politique dirigiste destinée à assurer, dans divers domaines, l'indépendance économique de l'Italie, et à faire de la lire une monnaie forte, symbole de la «réussite» fasciste, ne date pas des premiers signes de la crise mondiale. Dès 1925, en effet, Mussolini a engagé l'économie italienne dans une voie clairement déflationniste, et ce, contre l'avis des milieux financiers.

 

Lancée en juillet 1925, la «bataille du grain» a donné lieu à un immense effort de propagande auquel prit part le Duce en personne. Cet effort de mobilisation permit d'accroître la production, passée en huit ans de 50 à près de 80 millions de quintaux. Un effort semblable fut accompli pour les autres cultures vivrières, ainsi que pour la production de viande, tout cela à des prix très supérieurs à ceux pratiqués sur le marché mondial.

 

Avec la crise de 1929, puis avec la guerre d'Ethiopie, il est apparu que les remèdes imaginés par les économistes libéraux pour sauver la lire, dévaluée trop tard (octobre 1936), et pour assurer l'autosuffisance de la péninsule en matière d'énergie, de matières premières, de produits alimentaires, etc. ne permettaient ni de freiner l'hémorragie de devises ni de faire sortir le pays d'un marasme économique caractérisé par une forte croissance du chômage, la multiplication des faillites, la raréfaction du crédit, le creusement de la dette publique, etc.

 

Pendant la courte période d'application des sanctions, à la suite de la conquête de l'Ethiopie, le gouvernement fasciste dut prendre des mesures qui renforçaient les tendances dirigistes et protectionnistes. Le discours du 23 mars 1936, dans lequel le Duce jugeait la guerre «inéluctable», a inauguré l'ère de la mobilisation économique. Sous l'impulsion de la Commission suprême pour l'autarcie, un effort immense fut entrepris pour permettre à l'Italie de limiter au minimum ses achats à l'étranger. Les syndicats, les corporations et les autres organisations du Parti furent chargés de faire passer dans la population les mots d'ordre autarciques, considérés à la fois comme répondant à une nécessité incontournable et comme un engagement patriotique.

 

La population fut fortement incitée à ne plus boire de café et à réduire sa consommation alimentaire. On interdit de servir dans les lieux publics plus de 50 g de pain. D'autres mesures ont porté sur la limitation du nombre de pages des journaux certains jours de la semaine, la fermeture à 23 heures des cafés, restaurants, théâtres et autres lieux festifs, la limitation à 30 l par mois des fournitures de carburant aux automobilistes : ce pour ne citer que les dispositions les plus spectaculaires. Le mot «autarcie», jusqu'alors ignoré des masses, fut érigé en consigne d'Etat et placardé, en lettres géantes, sur les façades des monuments publics.

 

Avec la crise économique mondiale, l'Etat fasciste allait aussi être conduit à se porter au secours du capitalisme italien. La stabilisation de la lire à un niveau trop élevé a créé une disparité entre les prix italiens et ceux du marché, d'où la difficulté à exporter et l'effondrement de la production industrielle (plus de 30 %), génératrice de chômage (1 million en 1932) et d'abaissement des salaires. Menacées de faillite, les grandes sociétés et les banques se sont tournées vers l'Etat, au moment où celui-ci s'engageait dans une politique de déflation qui ne suffira pas à redresser la situation. Ainsi, toujours obstiné à sauver une monnaie qui perdait chaque jour de sa valeur, Mussolini a-t-il décidé d'isoler son pays du monde extérieur en imposant le contrôle des changes, des droits prohibitifs sur tous les produits «non vitaux» et la conclusion d'accords de clearing avec l'Allemagne et avec certains Etats de l'Est européen.

 

En 1939, à l'heure où Mussolini s'apprête à suivre Hitler dans sa politique belliqueuse, l'économie italienne apparaît comme profondément déséquilibrée, artificiellement axée sur la préparation de la guerre.

 

Tout n'est pas négatif, certes, dans l'effort accompli par le régime pour permettre au pays de satisfaire lui-même ses besoins en carburant (recherche du gaz naturel et du pétrole dans la vallée du Pô), en lignite, en minerais, en produits tels que la cellulose et les textiles artificiels. Une politique dite de «bonification intégrale» a permis non seulement d'assainir et de mettre en culture plusieurs millions d'hectares dans la basse vallée du Pô, le long de la côte tyrrhénienne et surtout dans le sud du Latium, mais également d'y installer des colons et de créer toute une infrastructure et des villes nouvelles.

 

Un programme de grands travaux a été lancé dans l'objectif de résorber le chômage, mais aussi de répondre à des préoccupations économiques ou à des soucis de prestige : électrification d'une partie du réseau ferroviaire, mise en place du premier réseau routier européen, mise en valeur de la romanité, etc. Au total, des réalisations spectaculaires, mais partielles, et qui ont négligé un facteur essentiel. Depuis 1935, l'Italie s'est appliquée à produire à n'importe quel prix, sans tenir compte du coût réel des objets produits, et dans des conditions anti-économiques qui n'ont pu qu'encourager la spéculation et la corruption.

 

On considère souvent la fermeture de l'Italie au monde extérieur comme le produit d'un choix politique destiné à préparer le pays à la guerre, dès lors que celle-ci était jugée inévitable par le principal détenteur du pouvoir. En réalité, l'autarcie n'a pas visé, au début du moins, à la mobilisation économique «préventive» de la nation. Elle a été dictée aux dirigeants fascistes par les circonstances et notamment par l'entêtement du Duce à vouloir poursuivre, à n'importe quel prix, une politique de prestige monétaire. C'est après que la logique du système a nourri une politique extérieure qui conduira le chef de l'Italie fasciste à passer contrat avec Hitler.

 

Le paradoxe veut cependant que certaines réalisations effectuées par le régime mussolinien au titre de l'autarcie «patriotique», surtout l'équipement du pays en moyens modernes de communication et la mise en place des grands organismes semi-publics (IRI, ENI, etc.), ont constitué un héritage qui servira après la guerre de tremplin au «miracle italien».

 

* Pierre Milza est historien, spécialiste de l'Italie contemporaine. Dernier ouvrage paru : «les Derniers Jours de Mussolini», Pluriel, 2012.

** Article publié dans le numéro double 818-819 du magazine Marianne paru le 22 décembre 2012 

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commentaires

C
KEVIN ! Je veux des paillettes dans mes yeux !!! lol
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A
On lit les mêmes auteurs ! j'ai commencé après un séjour à Naples.
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P
Il semble que cela soit l'apanage des dirigeants politiques qui se croient forts que, au moment ou ils rencontrent de graves problèmes intérieurs, de chercher par des aventures militaires extérieures à redorer leur prestige et confirmer leur pouvoir.<br /> Ainsi Napoléon III et la dépêche d'Ems ,Mussolini et son erreur d'engagement, Salazar et son problème de colonies qu'il voulait absolument conserver alors que l'Europe décolonisait à tour de bras.Les colonels grecs et la crise chypriote ou encore les Argentins et leur aventure des iles Malouines.<br /> La crimée pour Poutine : mauvais présage ?
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